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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Luc Macia Brillante violoncelliste, la soeur de Christian Tetzlaff se lance elle aussi dans Bach avec les trois dernières Suites, en attendant, peut‑être, de nous offrir les trois autres. Elle n'essaie pas de se rallier aux interprétations dites historiquement informées. Ne ménageant guère son Guadagnini de 1776, Tanja Tetzlaff privilégie des attaques abruptes, un son incisif, une indifférence au legato avec souvent un excès de rubatos, bref un Bach brut de fonderie, si vous me permettez l'expression. En ce sens, elle nous rappelle la version étonnante (et trop oubliée) d’André Navarra et s'approche par bien des aspects (virilité du geste, une manière d'agripper la matière sonore sans précaution) de la récente version d'Emmanuelle Bertrand. Voilà qui donne du relief aux préludes, notamment celui de la Suite n° 6 qui passe d'une expression fantomatique à de bluffantes arabesques prestis-simo (à 3'40"). De même la dernière courante ou les bourrées de la BVW 1010 offrent des découpes de thèmes joliment ciselées. Les sarabandes pourront paraître bien raides, sauf celle de la Suite n° 5, intelligemment chuchotée. La surcharge dans le déchirement, les rebonds palpitants attestent la témérité expressive de la violoncelliste et fascinent çà et là. Mais l'impression gagne peu à peu une lecture comme improvisée sur le moment et sans réelle vue d'ensemble, avec l'installation d'une esthétique discontinue qui peut séduire comme rebuter. Deux piécettes dédiées à la violoncelliste par Thorsten Encke (né en 1966) s'invitent dans le parcours. Leurs quatre minutes suffisent à créer une atmosphère singulière, avec crissements, claquements et triples cordes bruyantes. De quoi quitter Bach en souhaitant vite le retrouver. |
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