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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Émouvante et passionnée : telle apparaît Kate Lindsey dès le premier récitatif de L’Arianna d'Alessandro Scarlatti. Son art du chant, qui fait brusquement succéder la tendresse à la violence, traduit bien la tension du désir qu'éprouve cet archétype de la femme abandonnée. Impressionnante aussi, la conduite du parcours psychologique: de l'exaspération contenue (à quelques licences près: échappées parlées de « Ma poi che desta vide ») au lamento résigné de « Struggiti, o core », le contraste est rendu saisissant par des mezza voce à se pâmer et par la substitution de l'orgue au clavecin. Galop d'essai à Agrippina, Ah! crudel, nel pianto mio de Haendel séduit surtout par son extraordinaire aria initiale, pour laquelle la mezzo-soprano américaine ose de très suggestifs graves poitrinés, et une reprise sur « Ah! » digne du « Gott! » de Florestan. L’acoustique d'église, opulente et un peu surdimensionnée, montre les limites d'un Ensemble Arcangelo un rien amidonné et auquel manque le moelleux des Arts Florissants. Cela n'empêche pas les beaux solos de hautbois et de clarinette, cette dernière très sollicitée dans l'orchestration que Sigismund Neukomm réalisa de la cantate Arianna a Naxos de son maître Haydn - l'original se limitait au seul clavier. Le style classique laisse entrapercevoir des inflexions à la Chérubin, mais Lindsey et Cohen s'emploient à conserver les sautes d'humeur typiquement baroques, à la différence de la version plus gracieuse d'Auger et Hogwood (Decca). |
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