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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc
Chahine De loin, Narvaez, semble un austère compositeur espagnol du début du Siècle d'or,dont on ne sait pas grand‑chose sinon qu'il travailla pour un puissant mécène à Valladolid, qu'il servit ensuite à la cour du futur roi d'Espagne Philippe Il, et qu'il publia un recueil intitulé Les Six livres de musique du dauphin ‑ titre lui‑même énigmatique, car ce mot ne désigne guère l'hériter au trône d'Espagne. Dans le seul disque véritablement convaincant consacré au compositeur, Hopkinson Smith (Astréé, 1989 en faisait un mystique. Xavier Diaz-Latorre ancre davantage Narvaez dans le monde. Dans son contexte, d'abord, car les quelques ornements répandus çà et là (à commencer par le gruppetto qui capte l'oreille au début de la première plage) et la vivacité de certains passages, comme le battuto vers la fin de la Fantasia 6 del sesto tono (Livre 1), sentent un peu l’Espagne. Dans le son, ensuite, de deux instruments (dont une étonnante vihuela basse de Patrick Hoopmans) choyés par la captation chaleureuse. Dans sa variété, enfin, très humaine: le discours se fait souvent sérieux, voire recueilli (Cancon del primer tono), mais ici plus galant (Fantasia 5 del quinto tono de consonancia, Livre 1), là carrément joueur (Fantasia del octavo tono, Livre 1). Jamais rigide ni distant. Que les rebonds des Veinte y dos diferencias de Conde Claros sont engageants! Et le vihueliste exalte partout le chant. La maîtrise des plans sonores rend la polyphonie parfaitement claire (à peine didactique parfois) tout en magnifiant un charme mélodique insoupçonné. Cette intégrale colorée de la musique pour vihuela de Narvaez, sans renier la nature un rien ardue de ce répertoire, trouve le juste milieu entre sagesse et charme. |
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