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Classica # 219 (02 / 2020)
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Lyrinx
LYR306



Code-barres / Barcode : 3700232203060

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste:  Philippe Venturini
 

À voir l'air hautain de Gabriel Stern sur la photo de couverture, un psychologue de bazar se ferait vite une idée de son interprétation : sans concession, sérieuse, déterminée. Il n'aurait pas totalement tort. Cette détermination se perçoit en effet dès les premières mesures de l’Aria. Les trois temps se comptent avec une impressionnante régularité, les notes se succèdent sans la moindre hésitation, les lignes filent droit. Mais cette lecture qui pourrait sembler d'une sévérité intimidante et d'une cérébralité décourageante est rehaussée par une sonorité de rêve, gorgée de sève et de couleur, sans la moindre sécheresse ni dureté. Peut‑être la prise de son et l'électro­nique Lyrinx, équipée des fameux tubes 300 B, y contribuent‑elles.

Sans surprise, la Variation 1 défile à allure soutenue, solidement propulsée par son premier temps. Mais qu'on ne se trompe pas : Gabriel Stern fuit tout sentimentalisme et se garde de solliciter le texte, parce qu'il lui fait confiance. On peut certes imaginer davantage d'espièglerie dans la partie de toboggan des doubles croches de la Variation 23 ou de gourmandise dans la 29, mais on admire le pas ailé des rythmes pointés de la 7, la tendresse des 13 et 19, l'air narquois de la 22, la profonde mélancolie de la 25, avec sa basse tourmentée et chromatique. En définitive, Gabriel Stern se révèle plus pudique que hautain, et d'une évidente maturité musicale. Le piano doit désormais compter avec lui.


   

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