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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Le concile de Trente, qui s'acheva dix ans après la mort de Morales, n'eut pas grande difficulté à ratifier les principes esthétiques que ce dernier mit en oeuvre concernant la musique sacrée. Le compositeur le plus éminent du Siècle d'Or espagnol et de l'école andalouse avait beau cultiver un dramatisme et une expressivité typiquement ibériques, son art s'employait à préserver leur lisibilité aux textes liturgiques. Lisibilité et ferveur sont d’ailleurs les qualités dont témoignent Albert Recasens et La Grande Chapelle dans ces oeuvres pour le Carême et l'Office des défunts, captées dans la belle acoustique empreinte de recueillement de l'abbaye de Pernegg (Basse-Autriche). L’intensité dévotionnelle propre à la Semaine Sainte du motet Per tuam crucem, dont les figuralismes (intervalle descendants sur « qui mortis») avivent le dolorisme sans jamais brouiller le message spirituel, alterne avec des compositions plus épurées comme Circumdederunt me, en réalité une harmonisation d'un plain-chant spécifiquement utilisé à Séville, ou la mise en musique du texte du répons Peccantem me quotidie. Formée d'un choeur à sept voix chantant a cappella, La Grande Chapelle captive de bout en bout par l'austérité quasi médiévale de sa lecture. Un je-ne-sais-quoi de granitique, de minéral dans la manière de chanter place ces oeuvres au seuil de la Renaissance plutôt que dans son plein essor, contrairement à l'approche plus colorée dans ce répertoire de Jordi Savall (Astrée). |
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