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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Luc Macia Les deux concertos pour hautbois de Carl Philipp Emanuel sont moins enregistrés que ceux pour clavecin, flûte ou violoncelle. Composés en 1765, au moment de quitter Berlin pour Hambourg, ils paraissent bien sages par rapport aux accents tourmentés des partitions des années 1740 et 1750, comme si le fils aîné de Johann Sebastian traversait une (brève) période de préclassicisme paisible. La formidable Xenia Löffler l'a parfaitement compris, qui déroule avec une sensibilité affûtée les longues lignes mélodiques des mouvements lents, notamment le Largo e mesto du Wq 164, ici nanti d'une langueur prenante. Son jeu véloce, coloré d'appoggiatures et d'ornements discrets, séduit particulièrement dans les allegros que la soliste empoigne sans à-coups mais stimulée par l'accompagnement accrocheur d'une Akademie berlinoise à son meilleur. Deux symphonies datant également de la dernière décennie d'Emanuel à Berlin appartiennent en revanche à la manière extravagante qu'on lui attribue en général. Dans le Largo de la Wq 180 comme dans le début de la Wq 181, on admire ainsi une tension extrême et des couleurs piquantes côté vents. Dans I‘Andante, les flûtes voltigent avec poésie au-dessus des accents martelés par les cordes graves. Et un tourbillon des violons souligne les élans des cors dans le finale - sommet d'une lecture pleine de panache, d'ardeur, de ruptures. Sur ce plan un disque réussi qui, pour les concertos, égale les versions de Ku Ebbinge avec Koopman (Erato) et de Paul Dombrecht (Passacaille). Et, pour les deux symphonies, prend la tête d'une discographie moins riche. |
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