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Analyste:
Jérémie Bigorie
Cofondatrice de l'Ensemble Les Passions de l'âme, la violoniste suisse Meret
Lüthi est coutumière de ces albums concepts centrés sur les compositeurs «
austro-bohêmes ». La thématique choisie est celle de la variation, qui va de
pair avec une exploitation virtuose de l'instrument, épicée au besoin par le
procédé de la scordatura. Premier de cordée de la singulière escouade de
compositeurs autodidactes à l'origine de l'essor de la musique instrumentale,
Schmelzer tire parti, dans sa Sonata tertia extraite du recueil
Sonatae unarum fidium, des phénomènes d'échos fulgurants créés par le
soliste. Des artifices que l'on retrouve dans l'écriture encore plus acrobatique
de Biber: la Partita I de l'Harmonia artificioso-ariosa évoque l'ivresse
et la thématique de la Folia d'Espagne - impression renforcée par la
présence des castagnettes dans la Sarabande. L’ultime recueil
Fidicinium sacro-profanum montre Biber arrivé à ce degré d'achèvement où le
créateur n'imite plus personne et prétend servir d'exemple à son tour. D'un ton
plus badin, le Rondeau à 7 de Fux donne la part belle au dulcian (douçaine),
l'ancêtre du basson.
Beaucoup de qualités sont à
relever dans le jeu de l'ensemble bernois, au premier rang desquelles des
phrasés toujours chantants, un son rond et scintillant (cithare parfois trop
omniprésente) et une souplesse toute chorégraphique dans les passages d'une
humeur à l'autre. L’archet de Meret Lüthi articule et suggère, danse et racle à
donner le tournis.