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Diapason # 686 (01 /2020)
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Château de Versailles Spectacles
CVS015


Lully: Phaéton Product Image

Code-barres / Barcode : 3770011431151

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin

Troisième Phaéton au disque, après ceux de Minkowski (Archiv, 1993) et Rousset (Aparté, 2012, cf. no 670). Avec en bonus la vidéo du spectacle‑source conçu par Benjamin Lazar (cf. no. 670), capté à l'Opéra royal de Versailles. Royale, la représentation ne veut, ne saurait l'être: ni machines ni chorégraphie, la vidéo tenant son rôle ordinaire de cache‑misère – sauf pour les métamorphoses de Protée, épatantes. L’esthétique de la pénurie ‑ ou de la friperie ‑ préserve les droits féconds du clair‑obscur et de la gestuelle baroque (les trois héroïnes et leurs scènes en profitent). 

Et quelle plaie que cette marotte de prononcer « à l'ancienne » quand la réalisation en est aussi flottante (les voyelles nasalisées ... ) et brouille massivement l’intelligibilité des vers, choeurs (si riches pourtant) et Théone en tête. Mathias Vidal lutte tout le temps entre son habituelle clarté élocutoire et des inflexions prescrites qui sonnent faux. 

La seule écoute honore au premier chef les rencontres du protagoniste avec sa divine mère et avec son père lointain : lenteur et mystère pour clore l'acte III (Phaéton s'envoie en rêve), palais du Soleil où l'échange tragique se fait pianissimo, quasi a cappella. Au bord du maniérisme, Vidal y montre ce dont d'autres scènes pouvaient faire douter: son souci de peindre d'une touche subtile « ce superbe ambitieux ». 

La distribution est de qualité, parfois au‑dessus de l'équipe de Rousset ‑ Cyril Auvity réitère son triple emploi de 2012, moins en voix, mais la classe parle. Plus qu'en Saturne ou Jupiter, Lisandro Abadie gratifie Epaphus d'une palette vocale et expressive digne d'éloge. Ses duos avec Libye, où le chef raréfie la matière du continuo, accueillent le coloris et le tour élégiaque d'Eva Zaicik, ses lignes magnifiquement tenues et ornées (le verbe reste plus global). Contraste bienvenu avec la flamme de Victoire Bunel, moins exquise de timbre, son émission brouillonne nuisant à la noblesse de Théone. Maternelle, insinuante, Léa Trommenschlager offre une Clymène magistrale. 

C'est surtout la manière de Vincent Dumestre qui suscite la réticence, en dépit d'une délicatesse plus d'une fois à la hauteur du dialogue de Quinault. Dès un prologue alarmant, la conduite de l'orchestre accuse un geste trop peu soutenu et défini, avec des cordes souvent vagues, d'où naît une tendance générale à la mollesse qui offusque marches et danses (la chaconne!), émousse les ostinatos de Théone, prive la prophétie d'assise, fait languir le tableau des Heures. Couper les strophes de la bergère au V n'aide pas non plus au relief de la catastrophe qui les suit.

 

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