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Diapason # 686 (01 /2020)
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Rosenmüller: Sacred Concertos Product Image

Code-barres / Barcode : 4009350835009

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Analyste: Olivier Rouvière

 

Tout autant que celle de son cadet Stradella, la vie du Saxon Rosenmüller pourrait inspirer romans et biopic hollywoodien : après ses études à Leipzig (et un bref séjour en Italie), il enseigne à son tour et devient organiste de Saint‑Thomas en 1651. Un poste qui sert de tremplin à celui de cantor de Saint‑Nicolas, pour lequel (comme Bach soixante‑dix ans plus tard) il est pressenti, avant que n'éclate le scandale: Rosenmüller est arrêté pour pédérastie. Il s'évade et s'enfuit à Venise, où, vers la fin des années 1650, il est engagé comme maître de chapelle à l'Ospedale de la Pietà (il y précède cette fois Vivaldi).

Demeurant vingt‑cinq ans en Italie, en dépit des menaces de mort que font peser sur lui les musiciens du cru, jaloux de son succès, il finira sa vie comme Kapellmeister du duc de Brunswick. Depuis sa redécouverte dans les années 1980, sa musique a donné lieu à divers enregistrements. La plupart, cependant, documentent sa production tardive, en latin (Konrad Junghänel chez HM) ou ses sonates (Rare Fruits Council, Masques, The King's Noyse). 

Le nouveau venu s'intéresse, lui, à ses premières compositions : les deux volumes de Kemsprüche (Sentences sacrées) publiées en 1648 et 1652. Sur des textes allemands souvent tirés des psaumes, il s'agit de pièces assez brèves, mêlant voix et instruments, où la basse continue, les mélismes et le lyrisme italiens rencontrent le choral et le contre­point allemands. Fort bien agencé et pour moitié inédit (huit pièces sur les quinze), le programme alterne choeurs à cinq voix, deux violons et continuo, et petits ensembles (tries, duos et solos). Les variations d'effectifs et de coloris sont habilement négociées, de façon à mettre en valeur la multiplicité d'effets auxquels le musicien à recours: polychoralité, jeux de répons, superpositions rythmiques, imitation du chanteur par les instruments, refrains, etc. Certaines pages semblent à la pointe de la « modernité », telles celles pour soprano « Hebet eure Augen auf», avec ses ritournelles pleines d'entrain, et « Herr, wenn ich nur dich habe », où les violes joutent avec les violons, quand d'autres (les chœurs qui ouvrent et ferment le concert) évoquent la tra­ition luthérienne. 

Dix‑sept chanteurs, répartis en cinq pupitres homogènes et riches de timbres (auxquels s'ajoutent douze instruments), se partagent les solos: si on aurait aimé, çà et là, davantage de virtuosité (côté ténors et basse) et des voix mieux ancrées dans le grave (chez les sopranos), on apprécie la diction irréprochable, la transparence de la polyphonie comme le caractère enlevé d'une interprétation maîtrisée et dépourvue de sécheresse.


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