Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 686 (01 /2020)
Pour s'abonner / Subscription information


Aparté
AP216


Lully: Isis Product Image

Code-barres / Barcode : 3149028133684

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin

Atys traquait une cérémonie tragique, racinienne. Isis, l'année suivante (1677), cherche autre chose où s'assemblent fête pastorale, profusion mythologique, violences (Junon n'est pas jalouse en vain), passions impérieuses au seuil de la comédie, anamorphose et métamorphose, et surtout un spectacle intarissable dans ses formes (l’acte IV, insensé) Soit, selon un contemporain averti, « l'ouvrage le plus savant qui soit sorti des mains de Lully ». Comme pour l'Amadis paru en 2013 (cf. no 630), l'intégrale de Christophe Rousset relaie celle, pionnière, d'Hugo Reyne (2005, Accord) et laisse mitigé.

Ses atouts sont indéniables: précision preste de l'orchestre, distinction des duos strophiques, fruité d'Ambroisine Bré, mystère inattendu du trio des Parques, ton idéalement ajusté de Cyril Auvity sous ses différents masques...

Mais Junon et Io semblent distribuées en dépit du bon sens. Si Bénédicte Tauran sait être insinuante, elle ne trouve guère l'assise et la flamme de la déesse tandis que l'opulence souvent saturée d'Ève. Maud Hubeaux, extérieure de sentiment, artificielle dans son style, écrase en même temps que l'alentour un personnage exquis, nymphe noble et vulnérable. La comparaison est rude avec les protagonistes de 2005: Guillemette Laurens, jouissive de caractère, de manière ironique, et Françoise Masset, au verbe si subtil et émouvant. Trop de dialogues paraissent expédiés au détriment du texte, des finesses du délicat Quinault, et quant aux incertitudes de la déclamation (exprès prononcé express, liaisons aléatoires)… C'est plus généralement le manque d'âme qui frustre, empêchant l'oeuvre de gagner sa pleine séduction. Le choeur, curieusement distant, assure sa fonction, mais sans réel engagement expressif, sans joie dans la célébration ou l'appel à la liberté, avec des trembleurs affadis l'orgue ajouté n'aide pas) et des forgerons inoffensifs, Quant au chef, dès l'Ouverture au geste sec et court, son goût du compas reste trop indifférent aux tours suggestifs, aux couleurs, aux contrastes.

Isis est un festin, il est toujours bon d'y revenir, mais l'intégrale si vivante et profonde due à l'équipe d'Hugo Reyne, malgré ses faiblesses, l'aura servi plus magnifiquement.


Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews