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Diapason # 686 (01 /2020)
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Naïve
OP30578




Code-barres / Barcode : 0709861305780

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macla

 

Rinaldo Alessandrini n'avait jamais gravé les quatre Suites pour orchestre de Bach. De l'érudition du chef-claveciniste italien, qui signe une solide notice, on espérait mieux. Nulle quête ici des versions originelles (proposées par Monica Huggett,cf. n°570), mais un Concerto Italiano réduit à un instrument par partie, soit trois trompettes et deux ou trois hautbois face à cinq archets dans les deux dernières Suites, ce qui pose un problème d'équilibre. Seule vraie curiosité : les Suites de deux cousins (éloignés) de Bach qui les appréciait beaucoup.

L'interprétation, loin de nous secouer, déçoit. Le tempo des parties aux rythmes pointés se révèle pesant, guère libéré, surtout dans la BWV 1069 où cette lenteur confine à la lourdeur. Les parties centrales fuguées sont heureusement alertes, bien dessinées, d'une lisibilité contrapuntique totale, mais le retour des passages pointés gâche notre plaisir. C'est la Suite en si mineur avec flûte qui s'avère la plus réussie menée tambour battant (il y a même quelque chose de frénétique dans les Bourrées), avec l'émission limpide et les phrasés aériens de Laura Pontecorvo ; la vision chambriste est évidemment bien venue dans cette partition. 

Pour les danses des autres Ouvertures, le moins bon (Gavotte, Forlane et Menuet de la BWV 1066 semblent bien identiques de ton et d'expression) côtoie le meilleur (ces étranges contre-chants surlignés dans les Passepieds de la même), empêchant d'adhérer constamment à cette lecture. Les danses avec trompettes manquent aussi d'envoi et de vivacité en raison des effets appuyés des cuivres et des timbales. Tout cela bien sûr reste de haut niveau avec des instrumentistes si brillants (le premier violon, Boris Begelman, transforme presque en concerto plusieurs passages de la partie centrale de la BVW 1068) et une prise de son attentive à protéger les archets des éclats des vents. Alessandrini est en revanche sans rival chez les cousins; il ajoute une flûte à la Suite de Johann Bernhard ce qui en diversifie les effets, et donne une vivacité irrésistible à celle de Johann Ludwig où le hautboïste Emiliano Rodolfi se couvre de gloire.  


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