Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 685 (12 /2019)
Pour s'abonner / Subscription information


Lanvellec Éditions
LED0002



 

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Denis Morrier

Les enregistrements consacrés à Perti sont trop rares pour ne pas accueillir celui-ci avec enthousiasme. Considéré avec Colonna et Vitali comme l'un des plus importants représentants de l'école bolonaise, ledit Perti fut, soixante ans durant, le maître de chapelle de l'église San Petronio de Bologne. Grand érudit et pédagogue influent, il compta parmi ses élèves le Padre Martini et Giuseppe Torelli. Son abondante production ne totalise pas moins de six cents compositions : des messes, divers motets et cantates, vingt-cinq opéras et une Vingtaine d'oratorios, la plupart inédits. Le manuscrit de cette Langue prophétique du taumaturge saint François de Paule dormait ainsi dans l'Archivio de San Petronio. 

Attribué à Bergamori, son livret relate la naissance et le baptême du premier né de Charles VIII et Anne de Bretagne, ainsi que la prophétie faite à Louise de Savoie - jusqu'alors infertile - de l'enfantement prochain d'un fils qui « héritera du sceptre gaulois ». Cet oratorio volgare pourrait avoir été représenté vers 1700 à la cour de Toscane, qui entretenait depuis Catherine et Marie de Médicis des liens étroits avec la monarchie française. Sa construction adopte les conventions de son temps: une brillante sinfonia introduit une alternance régulière de récitatifs secs et d'arie da capo, à l'écriture vocale raffinée et suave, agrémentée d'accompagnamenti instrumentaux d'un réjouissant style concertant. 

Cette riche partition est admirablement servie par une distribution de premier plan : le saint prophète, incarné avec autorité par Stephan McLeod, est entouré de l'agile Valerio Contaldo, Charles VIII alliant vaillance et grandeur, et de Lucile Richardot, dont le timbre chaleureux convient idéalement au rôle poignant et lumineux de Louise. Enfin, c'est pur bonheur de retrouver le soprano adamantin de Maria Cristina Kiehr dans un personnage solaire comme Anne de Bretagne. Jean-Marc Aymes accompagne les récitatifs avec moult raffinements et dirige d'un geste assuré un bel ensemble de cordes. Voilà une résurrection doublement bienvenue.

 

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews