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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Sophie Roughol En 1987,William Christie proposait une anthologie des mafrigaux de Gesualdo (HM, réédité en 2018,) , puisant dans les seuls Livres III à VI, les plus spectaculaires. Trente ans plus tard, après une remarquable intégrale Monteverdi et avec les mêmes madrigalistes, Paul Agnew guide Les Arts Florissants sur les chemins d'une intégrale des six Livres, longuement murie en concert. En voici le premier volet, consacré aux Livres I et Il (publiés tous deux en 1594). Six chanteurs pour cinq voix, le « quinto » à la tessiture mouvante changeant de titulaire selon la couleur souhaitée. Au fil de l'aventure, l'ensemble a défini un grain très personnel, ajoutant à sa ductilité et à sa transparence un mordant lumineux, Le projet a les avantages et inconvénients d'une démarche encyclopédique. Alors que les concerts mettaient Gesualdo en miroir de ses contemporains ou de ses prédécesseurs et suiveurs immédiats, il reste ici seul à bord. Plutôt qu'une écoute en enfilade, mieux vaut picorer dans les deux CD. Et voyager ainsi entre suavité gouleyante, « gioia » ensoleillée, violences et affolements sensuels, tout en gardant un oeil sur les textes du Tasse, de Guarini, que chacun connaissait alors par coeur. Agnew rejette l'anachronisme d’un Gesualdo électron libre né d'une génération spontanée : ces madrigaux, composés dans une Naples encore peu sensible à la seconda prattica de l'Italie du Nord, précèdent l'immersion miraculeuse du Prince de Venosa dans le laboratoire moderniste qu’était alors Ferrare. L’interprétation épouse le principe. La fermeté d'un contrepoint transparent, la complicité extrême et la volonté de sobriété des chanteurs suivent le relief des textes : une touche de couleur, un rai de lumière sur un figuralisme, un appui fugitif sur les affetti. La suite de ce voyage de « douce beauté », pour reprendre les termes de Paul Agnew sera‑t‑elle aussi sereine ? |
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