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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis
Morrier Après avoir gravé les Livres VI et III (salués chacun par un Diapason d'or, La Compagnla poursuit avec bonheur son exploration à rebours de l'univers madrigalesque gesualdien. Le Livre II, publié à Ferrare en 1594 conjointement au I, fut vraisemblablement conçu en premier, comme en témoigne le complexe imbroglio éditorial qui confondit régulièrement les deux opus au fil des rééditions. Sa discographie s'est longtemps réduite aux inégaux Kassiopeia Quintet (Globe) et Gesualdo Consort (CPO), désormais négligeables grâce à la version récente des Arts Florissants (HM, avec le Livre 4). La Compagnia dei Madrigale offre une intéressante alternative. Son esthétique, d'un classicisme épuré, souligne le caractère quasi académi-que de ces compositions de jeunesse : les hardiesses contrapuntiques qui empliront les ouvrages ultérieurs ne font ici que de rares apparitions. Sentiment renforcé par l'insertion de pièces aux dissonances et chromatismes stupéfiants, des contemporains Macque, Nenna ou du plus tardif D'India. L’expressionniste Mercè grido piangendo de Nenna préfigure ainsi de près de dix ans son avatar gésualdien. Flattés par une splendide prise de son, les six chanteurs se révèlent une fois encore admirables de pureté technique: justesse infaillible, équilibre jusque dans le plus dense contrepoint lisibilité perpétuelle du texte, tout concourt à produire une interprétation rayonnante, au caractère « doux et serein » pour reprendre les mots de Giuseppe Maletto. Pas assez de contrastes, de théâtre ? Cette délicatesse illustre idéalement la définition de Thomas Morley, qui considérait le madrigal comme « le genre le plus empli d'artifices et, pour les gens de qualité, le plus empli de délices ». |
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