Texte paru dans: / Appeared in:
Alpha |
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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Denis Morrier Vespro de Monteverdi ? La bonne blague. « Je voulais proposer une vision très personnelle », avance Simon-Pierre Bestion. Certes. Instrumentation, réorganisation des versets... Tout y passe. Les parties vocales sont parfois évacuées au profit des seuls instruments, qui se voient offrir des interventions nouvelles (violes dans le Pulchra es, et même des trombones pour l'incipit du Duo Serafim). Les chanteurs font proliférer une ornementation superflue et sans objet, au détriment de l'émotion. Et la hideuse intonation du Nigra sum nous révulse: ce n'est pas parce que le texte dit « je suis noire » que l'on doit pour autant enlaidir l'expression ! Mais ce n’est pas tout. Il faut encore endurer un mélange artificiel des pratiques et des styles. Bestion greffe sur la partition une liturgie complète de faux-bourdons (polyphonie originellement improvisée, usitée jusqu'au XIXe siècle), ici braillée avec des colorations de voix de gorge à la manière des chants corses. Pire: il ajoute des antiennes grégoriennes sans rapport avec le cantus planus au temps de la Contre-Réforme. En s'inspirant des lectures transhistoriques, transculturelles et transrégionales que Marcel Pérès avait initiées avec son ensemble Organum il y a plus de trente ans. Témoins, les micro-intervalles et les ison (notes pédales d'accompagnement), empruntés aux églises orientales, et qui envahissent en particulier l'antienne Diffusa et gratia. Finalement, en guise d'inédit et de « personnel », Bestion ne propose qu'un fatras sonore artificiellement organisé, sans rien offrir de vraiment neuf. Qui trop embrasse mal étreint: il ne parvient qu'à nous détourner de l'admiration et de l'émotion que chacun devrait éprouver à la seule découverte de la pureté de l'écriture de Monteverdi, laquelle demeure à tout jamais innovante et bouleversante, pour les siècles des siècles! |
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