Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc
Chahine Si vous vous demandez à quoi ressemble Orphéo de Louis de Lully (fils de Jean‑Baptiste), Circé de Desmarest ou Télèphe de Campra, si vous regrettez de ne pas entendre davantage d'opéras de Montéclair ou de Marais, ce disque est fait pour vous : il renferme une bonne moitié d'inédits. Et quels inédits ! Cette Symphonie pour le sommeil d’Ariane et Bacchus (Marais) est un enchantement, et l'orchestre y dose les silences avec art. Les Ambassadeurs ne se contentent pas de planter les décors d’un théâtre luxuriant et immédiatement sensible ; ici, ils prennent aux tripes en trois notes d'une ponctuation instrumentale; là, ils dansent dans l’Air pour les matelots d’Alcyone, joué trois fois avec gourmandise; ils dévorent la Chaconne d'Idoménée... Et les cordes affichent un grain dense, presque sombre. Un délice. Pour ce premier récital solo dont le programme s'est construit avec la complicité de Bondit Dratwicki et du Centre de musique baroque de Versailles, Katherine Watson s'attache aux « héroïnes tendres et pathétiques ». Loin des voix légères qu'on entend habituellement dans ces emplois, la sienne déploie un timbre généreux dans le médium, mais une tessiture assez courte qui génère parfois des tensions dans l'aigu. C'était probablement le cas des créatrices de ses rôles, comme les demoiselles Pélissier et Arnould. Watson dépasse ces limites par le goût du mot et de la phrase. Écoutez la couleur de ce « venger » qui clôt l'air de Circé chez Desmarest: ce n'est pas une imprécation, mais quasi une prière. Le grain même de la voix nous plonge dans le tragique, comme en leur temps ceux d'une Laurens ou d'un Crook. La tendresse et la résignation qui émanent des premiers vers de « C'en est donc fait » de Polydore (Stuck) obsèdent. Forte d'une assise technique efficace, la plainte italienne de Psyché transpire l'élégance et l'engagement Et cet « Espoir des malheureux » d'Idoménée (Campra) nous bouleverse. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews