Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble:
 |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste:
Olivier Fourés Cette anthologie de concertos pour violon confirme à la fois les ressources techniques phénoménales de Dmitry Sinkovsky et les richesses musicales de ce répertoire de haute voltige. La virtuosité concertante inventée au violon par Vivaldi, capable « d'épouvanter » l'audience avec son jeu « moins agréable à entendre que fait avec art », a immédiatement suscité des émules. Pisendel et Locatelli ont été proches de lui, et même Tartini, d'un tout autre esprit, ne résiste pas à la transe physique du prêtre roux qui « réussissoit fort bien » sur ses quatre cordes. On reconnaîtra d'ailleurs de nombreuses citations thématiques vivaldiennes dans les concertos (en ré majeur l'un et l'autre) de Locatelli et Leclair. Le répertoire est splendide, de l'agressivité décomplexée de Locatelli à l'intériorisation insatisfaite de Pisendel, en passant par l'inimitable poésie de Leclair, la sensibilité de Tartini (qui réussit tellement mieux ses mouvements lents que ses allegros... et la finesse de Telemann. Il Pomo d'Oro, craquant et coloré à souhait, est d'une précision totale. Si les caractères des différentes idées saisissent vigoureusement l'oreille, c'est sans effet superflu. Et Sinkovsky se balade. On avait pu trouver le violoniste forcé dans les Saisons (cf. n° 635) ou les concertos de Bach (cf. n° 663), on lui découvre ici un naturel extraordinaire, jamais mis en branle par les prouesses techniques ou la complexité rhétorique. Magistrale, sa version du Locatelli se hisse au côté de la légendaire gravure de Carmignola : Sinkovsky, bien soutenu par Il Pomo d'Oro s'y révèle plus cru, et peut‑être plus fidèle à la volonté provocatrice de la composition. En contrepoint de cette rage mécanique, on appréciera tout particulièrement l'invention et la souplesse du virtuosissimo dans le Leclair ou le Pisendel, et son extraordinaire lyrisme sur le « sempre piano » de Telemann. Bravo ! |
|
