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Glossa Code-barres / Barcode : 8424562240070 |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean‑Philippe Grosperrin Les beautés sensuelles (dès le grand prologue isiaque) d'une musique dont l'invention sait se renouveler, l'économie théâtrale, les sommets d'intensité (dès un premier acte quasi saturé de tragique) font comprendre la vogue de cet opéra. S'en détachent les hautes figures du roi Danaüs et de sa fille déchirée, mais aussi de magnifiques scènes collectives qui excellent autant dans une solennité religieuse inspirée du grand motet (au II) que dans le divertissement nocturne (au IV) où l'épithalame se fond dans une passacaille inépuisable. György Vashegyi et ses deux ensembles brillent une fois encore dans leur collaboration avec le Centre de musique baroque de Versailles. Si un rien de flexibilité manque çà et là, on admire le dessin des danses, la précision et le coloris franc des choeurs, un juste sens de la grandeur répandu partout. Grande allure aussi et autorité pour Juliette Mars (matelote ou déesse). Chantal Santon‑Jeffery fait valoir ses qualités habituelles, mais les embarras grinçants de Manuel Nuňez Camelino nuisent à ses interventions.
Philippe‑Nicolas
Martin, baryton impeccable, contraste bien avec la noirceur retorse et
tourmentée de Thomas Dolié, qui rend justice, jusque dans la maturité du timbre,
à l'envergure et à la noblesse de Danaüs. Le goût de Mathias Vidal pour la
contention sied au profil de Lyncée, prenant un relief superbe dans les derniers
actes.
RÉVISONS NOS CLASSIQUES Charles‑Hubert Gervais (1671‑1744) Il fut dès 1700 le professeur de composition de Philippe d'Orléans, avec pour fruits deux tragédies lyriques: la Suite d’Armide et surtout, en 1712, Penthée (sur le sujet des Bacchantes d'Euripide). Logiquement, c'est aussi lui qui devint surintendant de la musique du Régent, au temps des «goûts réunis » qu'illustraient Campra et Couperin. Après l'essai de l'opéra Méduse (1695) et un beau recueil de cantates (Il 712), c'est Hypermnestre (1716) qui consacra durablement Gervais sur la scène tragique : couleurs, gradations, magnificence et concentration ‑ un chef‑d'oeuvre, et sa seule partition enregistrée à ce jour. L'esprit Régence (sensualité, décloisonnement des genres) anime aussi ses Amours de Protée (1720), opéra‑ballet mythologique mais ami du marivaudage: Vertumne et Pomone (sujet à la mode) règnent sur la dernière entrée. Nommé nolens volens sous‑maître de la Chapelle royale de Louis XV en 1722, il abandonna le théâtre, qui n'est pourtant pas loin dans les plus inventifs de ses grands motets (Super flumina Babylonis, Deus noster refugium).
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