Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 685 (12 /2019)
Pour s'abonner / Subscription information


Linn
CKD599




Code-barres / Barcode : 691062059923

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Ivan A. Alexandre

Édition scrupuleuse d’une partition archi-com­plète (récitatifs en particulier) dans son état princeps tel qu'entendu le 18 février 1743 à Covent Garden (pas de marche funèbre): on ne pouvait attendre moins de l'érudit John Butt. La suppression des appoggiatures dans les récits semble un retour aux années 1950 mais elle a ses partisans highly historically informed. Et le choeur mêle une brassée de garçonnets aux solistes augmentés de quelques ripiénistes, encore un choix fondé. Science, conscience, travail. Seulement voilà. Si nous ne savons pas comment chantaient John Beard, Kitty Clive et Susanna Cibber, nous déduisons des notes tracées par Handel qu'ils avaient de sérieux atouts. Les vers de Milton, le destin tragique du vigoureux Samson mort à Gaza dans les ruines du temple philistin détruit à mains nues, la partition à la fois ambitieuse et austère d'un Handel en pleine mue qui vient de quitter l'opéra pour le champ libre de l’oratorio, tout réclame une puissance, une noblesse dont la troupe écos­saise ne donne qu'une idée. 

Jon Vickers, Alexander Young, Jan Peerce, Anthony Rolfe Johnson, encore récemment le preux Tom Randle ont enregistré Samson, emploi démesuré sur les épaules d'un Joshua Ellicott trop fragile, superbe musicien (« Thus when the sun » à l'acte III) artificiellement « sombré», ingrat, parfois perdu. Sophie Bevan se tire avec honneur de Dalila, rôle très court mais sa soeur Mary, à qui reviennent « Let the bright seraphim » et même « With plaintive notes », ne trouve ni le brio ni le cantabile d'arias pourtant abordables. Exquise quand elle ne force pas, l'interprète du fidèle Micah n'a rien d'une contralto: tous ses graves sont tubés, et Dieu sait qu'il y en a! Mêmes failles techniques chez les basses, ou pIutôt les barytons. Le choeur se tient, quoique l'homogénéité des sopranos (dames et enfants) fasse souvent défaut, Bon orchestre, discret. 

Le chef connaît son affaire. Pourtant il cherche. « Awake the trumpet's lofty sound » éclate à merveille, « Retum, O God of hosts » est organisé à la perfection, la tristesse de « Total eclipse » ignore la grimace, mais trop de pages se suivent et ressemblent, trop de sang s’évapore.

L’« herculéen Samson » ‑ disait Romain Rolland ‑ a l'échine trop délicate. Pourtant malgré les plateaux solides du cérémonial Richter (Young, Arroyo, Procter, Donath...), du rageur Harnoncourt (Rolfe Johnson, Alexander, Prégardien, Miles ... ) et du loyal Christophers (Randle, Dawson, Russell, Padmore ... ), Samson reste à venir. Un Gardiner n'a jamais tenté. Dommage.


Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à droite)

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and curency
when reaching
Presto Classical
(Upper right corner of the page)

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews