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Diapason # 684 (11 /2019)
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Prinz Johann Ernst von Sachsen-Weimar: Concerti Product Image

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Analyste: Jean‑Luc Macia

Le nom du prince de Saxe-Weimar n'est pas inconnu aux admirateurs de Bach: quand il était en poste à Weimar, le futur Cantor transcrivit pour clavecin seul et pour orgue) trois concertos de Johann Ernst .(BWV 982, 984 et 987). Ce jeune homme, qui était alors le fils de son employeur, est mort subitement à quelques mois de ses dix-neuf printemps en 1715, un an après l'arrivée de Bach dans cette petite cour très mélomane.

Gernot Süssmuth prend la relève d'Anne Schumann (CPO, cf. no 644), qui livrait la première intégrale de ses huit concertos pour violon, voisins de ceux d'Albinoni et Torelli (soit l'« antichambre » de l'Estro armonico vivaldien, publié en 1711). Difficile de détecter dans cet Opus 1, composé tandis que le prince étudie auprès de Johann Gottfried Walther, sa personnalité propre. Les concertos sont on ne peut plus brefs (six minutes en moyenne!), avec une thématique passe-partout qu'agrémen-tent des solos plus extravertis. Incontestablement, Johann Ernst s'appliquait. Un bon artisan privé d'un zeste d'imagination ? Pourtant, plage 24 (enfin !), une mélancolie profonde s'épanouit dans le Largo du Concerto no 2, seul mouvement à approcher les cinq minutes. Le Bach Collegium de Thuringe a bien fait de prendre ces oeuvres au pied de la lettre. Ses élans francs et son énergie mettent en valeur les rythmes et la verdeur mélodique de ces miniconcertos. 

Pour être précis, Bach transcrivit les premier (BWV 982) et quatrième (BVW 987) du cahier. En revanche le BWV 984, qui emprunte explicite-ment au prince, renvoie à une partition perdue. Süssmuth l'a habilement reconstituée, sous la forme d'un concerto pour deux violons. Un concerto pour trompette encore plus concis (trois minutes vingt !), attribué sans trop d'incertitude à Johann Ernst, conclut le CD comme une arabesque éclatante.


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