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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Fabienne Bouvet Bien qu'ayant contribué au développement du langage du ricercare à l'aube du XVI siècle, transformant peu à peu cette forme libre et improvisée en une forme polyphonique complexe propre au luth, Marco dall'Aquila reste injustement méconnu. Il y a bien un album de Paul O'Dette (Harmonia Mundi) interprété avec la verve qu'on lui connaît, mais la captation qui en a été faite est tellement réverbéré qu'elle en gâche l'écoute. Pour son premier enregistrement, la proposition de Lukas Henning se révèle donc pertinente. À la main droite tonique et réactive de Paul O'Dette, à son sens de la diction, à la précision de son trait, Lukas Henning oppose des nuances fondues, des couleurs délicates et de vaporeux dégradés ‑ rien de surprenant lorsque l'on sait que le sfumato de Leonard de Vinci a inspiré La Santa Anna, l'une de ses compositions (historiquement informées) ponctuant ce programme ! Enflammé dans le mode phrygien sombre dans l'hypodorien, plaintif dans l'hypolydien, le luthiste sublime les caractères contrastés, souligne les heurts chromatiques, fait discourir les voix avec intelligence. Ornant ses lignes claires d'entrelacs subtils et raffinés, Lukas Henning dévoile un sens du contrepoint aigu dans les thèmes de chansons françaises de Clément Janequin, Josquin des Pré et Pierre Passereau auxquels le compositeur vénitien a emprunté. Un jeune interprète à suivre. |
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