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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Fabienne Bouvet Pour son deuxième album en solo (le premier, enregistré pour le label Eudora, était consacré à Dufaut, de Visée et Weiss), Jonas Nordberg se penche sur la musique pour théorbe de Kapsberger, reflet de son affinité avec le premier baroque italien. Il se distingue, dans une discographie fournie, par son esthétique sans fard ni artifices, et son éclairage en clair-obscur, écho d'un Caravage ou d'un Manfred. Loin de l'interprétation luxuriante et virtuose de Rolf Lislevand, accompagné de l'Ensemble Kapsberger (Naïve), Jonas Nordberg préfère l'intimité, soutenu par une prise de son proche qui laisse entendre le contact entre la pulpe et la corde. Et, contrairement à Thomas Dunford, la tête dans les étoiles, méditatif et lumineux (Alpha, CHOC Classica no 166), le théorbiste suédois garde les pieds sur terre : la sonorité charnue et l'accentuation de cette lecture la rapprochent plutôt des versions historiquement informées, à l'instar de celles de Paul O'Dette (Harmonia Mundi) ou Konrad Junghänel. Renonçant cependant à la diction marquée, articulée, parfois rustique de ces derniers, Jonas Nordberg privilégie la ligne et la conduite harmonique: ainsi, il n'hésite pas à provoquer des frottements et des tensions par son ornementation (Passacaglia prima), soulignant l'audace du compositeur. Et incarne, entre toccatas, gaillardes et autres chansons, un Kapsberger sobre et dépouillé, jamais sévère, profondément humain et authentique. |
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