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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jérémie Bigorie Le passage de la prima à la seconda pratica est pensé par Monteverdi comme une révolution douce. De fait, le Crémonais ne renonce jamais aux anciennes polyphonies, qu'il continue de mêler au stile concitato. Une absence d'exclusive particulièrement perceptible dans cette intégrale des madrigaux, réalisée sur quatre ans par l'ensemble hollandais Le Nuove Musiche. Loin de prendre le virage du Cinquième Livre à 180 degrés, Krijn Koetsveld et ses musiciens prolongent l'expression anonyme des affects qu'incarnent les cinq voix unies des premiers livres. Face à la rhétorique démonstrative du Concerto ltaliano (Naïve) et à l'expressivité acérée de La Venexiana (Glossa), la présente version opte pour un chemin plus hédoniste, qu'on rapprochera de l'anthologie des Arts Florissants (Éditions AF, puis Harmonia Mundi), n'était un certain détachement dans les dernières pièces qui confine à la froideur: le jeu rythmique est très droit, la sensualité remisée au vestiaire, le théâtre bien esthétisant (révolte d'Arianna, Testo du Combattimento), le mystère escamoté (Interrotte speranze). À défaut d'éprouver le grand frisson, on saluera la limpidité de la conduite polyphonique et la transparence sans aspérité des textures vocales. Quand aucun instrument obligé n'est indiqué, le chef alterne les interprétations a cappella et accompagnées; une variété qui ne saurait compenser l'absence rédhibitoire de passion dans ce répertoire qui en est empli. |
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