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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jacques Meegens Bor Zuljan et Romain Bockler arrangent ainsi dix chansons polyphoniques et deux motets, ressuscitant une pratique déjà attestée à la Renaissance par les adaptations de Bossinensis ou Willaert. « Il est encore plus beau de savoir chanter au luth, parce que toute la douceur consiste pour ainsi dire en un seul chant, et que l'on note et entend l'air et la belle manière beaucoup plus attentivement », écrivait Baldassare Castiglione, cité dans le livret. Et de fait, l'effectif minimaliste donne aux polyphonies enchevêtrées de Josquin une clarté et une évidence insoupçonnées. Les monumentales Nymphes des bois et Fortuna desperata conservent toute leur intensité expressive, et gagnent en délicatesse ce qu'elles perdent en ampleur. La créativité du duo Bockler/Zuljan dépasse les seuls arrangements : luth et voix dialoguent avec complicité dans des diminutions inventives et audacieuses, discrètes (Mille regretz) ou virtuoses (Ave Maria), jamais ostentatoires. Zuljan émaille également le programme de courtes fantaisies improvisées en contrepoint, qui donnent le ton à Bockler et répondent à d'autres pièces instrumentales. Dulces Exuviae pare les somptueuses polyphonies de Josquin d'une expression apaisée, élégante et douce, parfois pimentée par les sonorités grésillantes d'un luth à harpions -première reconstitution au monde de cet instrument décrit par Capirola au début du XVIe siècle. Pour ses débuts au disque, le jeune duo maîtrise déjà ses effets, et livre une interprétation à l'image de l'œuvre de Josquin : naturelle, d'une sorte d'évidence qui la rend finalement très profonde. |
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