Texte paru dans: / Appeared in: |
|
| Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
|
Analyste: Loïc Chahine Les musiciens anglais dominent ce programme disparate, où ils croisent le Flamand Heinrich Isaac (via un manuscrit ayant appartenu au roi d'Angleterre Henry VIII) et les Italiens Costanzo Festa et Luciano Berio. Si unité il y a, c'est bien celle du son des flûtes à bec - dont Berio cherche d'ailleurs à s'affranchir dans Gesti, page peu « discogénique ». À l'ordonnancement du contrepoint, l'Olive Consort préfère l'élan du chant - écoutez comme la mélodie du Consort I d'Henry VIII est entonnée avec ferveur ! Convaincus de sa beauté, les quatre flûtistes nous en persuadent également. Les Puzzle-Canons de John Lloyd, pièces à énigmes pour leurs lecteurs mais guère pour les auditeurs, semblent taillés sur mesure pour ces souffleurs qui, s'écartant un moment de leur sobriété, s'autorisent çà et là un vent plus filé, un léger vibrato - effet garanti. Le tempo s'infléchit subtilement pour mettre en valeur un intervalle (dans le I ), ou les motifs répétés obsèdent et swinguent agréablement au début du II , qui nous évoque un carillon. La variété des flûtes employées réserve quelques heureuses surprises, comme le Consort XXII d'Henry VIII, concentré dans un grave arrondi, recueilli, qui a l'air de se ratatiner pour disparaître ; et hop !, la piste suivante saute dans un aigu éclatant. Le titre de « gestes » prend ici tout son sens, tant ces choix sonnent créateurs et expressifs.
Signalons le livret, qui reproduit en couleur des facsimilés (partiels pour les
consorts) des manuscrits en expliquant brièvement le fonctionnement de la
plupart des pièces. |
|
