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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Ramin Il a choisi un instrument étonnant, inspiré de la facture baroque allemande mais employant des matériaux modernes, comme la fibre de carbone pour la table d'harmonie. Amplifiée par un registre grave et puissant de seize pieds, la palette sonore évoque l'esthétique des orgues d'Allemagne du Nord. L'instrument possède néanmoins un petit jeu d'une belle délicatesse, dont Esfahani exploite les ressources avec audace. Son verbe haut (adagio récit en ré ) s'épanouit dans une vision de grande envergure, son discours très théâtral charge les silences de mystère. L'articulation distingue nettement les plans sonores dans les sections concertantes (allegros en ré et en sol ). Dans l'immense Toccata en fa dièse mineur (11' 14''), l'exubérance de certains passages déclamatoires, l'errance quasi mystique de l'adagio, l'ostinato implacable du presto impressionnent durablement. On sent, chez ce fervent admirateur des clavecinistes de l'avant-Leonhardt (Landowska, Kirkpatrick, Ruzickova), l'envie et la fierté de s'approprier une tradition éteinte, dont il ranime les meilleurs aspects. Mais dans le cas des toccatas, sa conception d'ensemble rappelle plutôt la formidable intégrale de Peter Watchorn (1999, Hänssler), lui aussi aux commandes d'une imposante copie de style allemand (Harrass, mais sans seize pieds). Il se trouve que Esfahani a justement bénéficié, à Boston, de l'enseignement du maître australien. Portée par des moyens techniques hors du commun, cette relecture est particulièrement réjouissante par son exemption de tout cliché. A noter enfin, le travail très soigné sur les différentes sources, qui nous vaut les versions alternatives de certains récitatifs ( sol majeur). |
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