Texte paru dans: / Appeared in: Challenge Classics |
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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier L’Ipermestra, si elle appartient à la période de pleine maturité de Cavalli, n'a pas été conçue pour les théâtres lyriques publics et payants de Venise. C'est un opéra de cour florentin, introduisant de somptueux éléments spectaculaires, jusqu'à un combat équestre. L’argument relate comment le roi d’Argos, Danao, pour déjouer un oracle funeste donne ses cinquante filles en mariage aux cinquante fils de son frère Egitto, afin qu'elles les assassinent. L'une d'entre elle, Ipermestra, renonce à sacrifier son époux Linceo qui reviendra après maintes péripéties tuer Danao et les quarante‑neuf épouses criminelles. Le témoignage de 2006 nous parvient trop tard. Alarçon, Christie Jacobs et d'autres ont offert entre-temps à la musique de Cavalli une cohérence qui manque ici. Les accompagnements sont pollués par une ornementa-tion surabondante, une percussion inutile, une surcharge de doublures hasardeuses. Gauche et envahissante, l'instrumentation est un problème par exemple dans la première scène de l'acte Il ‑ cette orchestration par accumulation progressive d'instruments est en fait anachronique. Plus douteux encore: lors des interventions de Danao, le mélange orgue et basse de trombone rend les harmonies troubles et indistinctes (dès les années 1970, Harnoncourt savait faire un autre usage de ces instruments dans ses opéras vénitiens). Enfin, le continuo est alourdi par le recours trop fréquent aux basses d'archets et des réalisations bavardes. La distribution vocale reste malgré tout convaincante. Elena Monti exprime tous les déchirements cornéliens du rôle‑titre, offrant en particulier, à l'acte I, un lamento d'anthologie. Emanuela Galli incarne avec héroïsme et tendresse le personnage de l'époux aimant et vengeur. Le ténor aigu Marcel Beekman fait preuve d'un bel abattage dans l'inévitable rôle travesti de la Nourrice (Berenice), tandis que Sergio Foresti parvient, dans cet improbable contexte sonore, à conférer une poignante touche pathétique au rôle ingrat du tyran assassin. Qui trop attend se voit souvent déçu ! |
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