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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Charles Hoffelé Un testament ? Mozart écrivant ses trois ultimes symphonies ne savait en rien que la mort serait si proche. On doit entendre d'abord « testament » dans le sens d'une injonction au futur: un nouveau monde apparaît, que la «Jupiter» emportera vers un absolu de sons. Brüggen, Harnoncourt, Hogwood, auront vêtu ces partitions parfaites d'un imaginaire sonore que leur permettaient les timbres et les équilibres des instruments anciens. Mais ils conservaient tous l'élan, les rythmes, la fulgurance des idées mélodiques, une dynamique des structures où les canons et les fugues se faisaient les rouages d'un impérieux mécanisme. Pas Jordi Savall, qui s'attarde, chante dans l'ombre, cherche, quitte à éteindre le texte, un lyrisme plus sombre que tendre, au point que Le Concert des Nations y sonne dénervé et même en couleurs ternes. Le sol mineur de la Symphonie nº 40 se prêterait assez à cette manière si toutefois son menuet dansait un peu. Mais la Symphonie nº 39, sans vrai caractère, jouée en petit son, la « Jupiter » surtout qui jamais ne s'élève, marque la mesure, et dont le finale peine à s'élancer comme si une certaine dynamique lui était interdite, semblent autant de propositions inabouties. Alors que cette poésie de crépuscule anime le théâtre d'ombres de la Musique funèbre maçonnique : soudain les couleurs reviennent, les bois respirent, les cordes drapent les phrasés. C'est peu pour nous rembourser de ces mornes symphonies. |
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