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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Hugues
Mousseau Jordi Savall n'avait jamais abordé au disque les symphonies de Mozart. Rejoignant peu ou prou la thèse défendue par Nikolaus Harnoncourt en 2013 (cf nº 628), il appréhende les trois dernières de 1788 comme une trilogie développant sa dramaturgie propre. Avouons-le tout net: le résultat ne nous apparaît pas digne du musicien considérable qu'est Jordi Savall, et bien en deçà, par exemple, du niveau de son « Eroica » de Beethoven, qui était en 1994 sa première incursion dans la symphonie classique. Dès l’entame de la 39ème, on est décontenancé par la rusticité sans charme d'une scansion - on n'ose palier de pulsation - qu'aucun réel travail sur le détail ne vient par la suite amender. Même incompréhension devant le prosaïsme robuste de la 40ème, où les jeux de tension et de relation donnent l'impression d'être plus ou moins laissés à l'abandon. Et tristesse devant la débandade de la « Jupiter », où les problèmes d'intonation du finale deviennent presque secondaires.
On peine,
pour tout dire, à discerner un embryon de parti pris ou de vision dans ces
lectures si timorées qu'elles laissent le directeur artistique Manuel Mohino,
cheville ouvrière de tant d'enregistrements phares de Savall, visiblement
désarmé. Au-delà même des débats qu’elles suscitent, les gravures de Brüggen,
Harnoncourt, Jacobs même, ont, à tort ou à raison, modifié notre perception de
ces chefs-d'oeuvre d'une manière que l'on cherche ici. |
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