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Diapason # 681 (07-08 /2019)
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Naïve
V5472



Code-barres / Barcode : 0822186054727

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morier

Le Seicento fut le siècle des révolutions esthétiques, suscitant l'émergence de la seconda prattica, de la musica moderna et des nuove musiche. Il se signale également, dans toute l'histoire de la musique, par la place qu'il a accordée aux femmes compositrices. Dans les cours et les camere italiennes étaient alors acclamées les oeuvres de Francesca Caccini, Barbara Strozzi et Antonia Bembo, tandis que dans les couvents fleurissaient celles d'Isabella Leonarda, Caterina Assandra et Chiara Margarita Cozzolani. Cette dernière a passé presque toute son existence au couvent Santa Radegonda de Milan, dont elle devient la mère abbesse vers 1660.

Elle nous laisse quatre recueils de musique sacrée, déjà bien documentés au disque : outre-Atlantique, Warren Stewart leur a consacré quatre CD (Musica Omnia), tandis que sur le Vieux Continent, l'ensemble Musica Secreta a peaufiné un album superbe avec un effectif exclusivement féminin (Linn). Quelques pièces isolées se trouvent aussi, entre de bonnes mains, chez Currende (Etcetera), Artemisia (Tactus) et Orlando di Lasso (Thorofon). Mais les voici tous éclipsés par un coup d'éclat qui inaugure la nouvelle carrière d'Emiliano Gonzalez Toro et de ses Gemelli. Ce ténor éblouissant est un familier du baroque Italien : les amoureux de Monteverdi et de Cavalli l'ont souvent applaudi dans les rôles les plus emblématiques de ces auteurs. Il porte cette fois la double casquette de chanteur et de chef, entouré de virtuoses confirmés. Parmi les instrumentistes, Violaine Cochard, Juan Manuel Quintana et Ryo Terakado : excusez du peu ! Les huit chanteurs du tout jeune ensemble sont déjà unis par une connivence à toute épreuve, dans le brio comme dans les dialogues poétiques. Notre attention est sans cesse captivée, tant ils émaillent leur discours d'effets rhétoriques et expressifs en perpétuelle adéquation avec l'écriture contrastée de Cozzolani. Leur vision analytique confère aux trames denses à huit voix une parfaite lisibilité, jusque dans les épisodes les plus volubiles : en témoigne l'extraordinaire aisance des deux ténors dans les passagi insensés du Nisi Dominus, au détour
duquel surgit, en un clin d'oeil, une citation de L'Orfeo montéverdien.
 

Comment ne pas être enivré par la rythmique extatique du Laetatus sum, ni bouleversé par le Duo serafim d'Assandra (une autre bénédictine du couvent de Monello) : si son motet paraît moins virtuose que le chef d'oeuvre éponyme de Monteverdi, il n'est pas moins spectaculaire, avec sa poignante progression portant les trois voix masculines jusqu'à une apothéose solaire. Enfin, le ténor solo offre un merveilleux O Maria tu dulcis, paraphrase vibrante d'humanité du Salve regina, toute de douceur et d'intériorité. Splendeur et extase sont ainsi au rendez-vous pour ce premier opus triomphant : Braviagli Gemelli !


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