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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste: Jean-Luc Macia Évangéliste majeur depuis ses années auprès de Karl Richter, Peter Schreier prit le parti dès 1988 de chanter et diriger tout à la fois la Passion selon saint Jean. L'enregistrement réalisé alors pour Philips est un sommet de la discographie, distingué par un Diapason d'or glorieux (cf. no 345). Ivan A. Alexandre rendait les armes devant l'urgence, l'élan sacrificiel et les audaces expressives d'une interprétation somptueuse-ment incarnée par le chœur de la Radio de Leipzig et la Staatskapelle de Dresde. Que reste-t-il trente ans plus tard de cette fièvre et de cette marche au supplice (pour reprendre les mots de l'ami Ivan) ? D'abord, Schreier se contente (si l'on peut dire) de diriger, laissant à d'autres le soin d'évangéliser. Ses trente choristes ne cherchent plus l'épaisseur sonore des Leipzigois, et l'orchestre (moderne) s'en tient à une vingtaine de musiciens, issus des fameuses formations de Leipzig. Tout cela permet à Schreier de nous empoigner à nouveau dès le chœur d'ouverture, sur un tempo parmi les plus rapides de la discographie, avec des « Herrn unser Herrscher » cinglants proférés par les choristes et un orchestre survolté. Les turbae, explosives, traduiront parfaitement la vindicte de la foule aux moments-clés de la partition. La tension du discours, la projection visionnaire, voire horrifique, et la ferveur poignante qui soude la nouvelle équipe suivent le chemin périlleux tracé en 1988, mais parcouru avec un peu moins de charisme cette fois. D'abord parce que Schreier ne chante pas. Petzold ne s'implique pas avec la même fureur fière, son timbre un rien trop mince se laisse aller à quelques affects larmoyants. Il faut attendre la mort du Christ (plages 19 et 22 du CD 2) pour être submergés par l'émotion et retrouver l'aura théâtrale du Schreier d'antan. Ténor correct, Grahl semble peu concerné sauf dans un superbe « Erwäge » lancinant. Si le timbre de la soprano est un peu léger à notre goût, son dialogue avec la flûte (no 8 de la partition) a tout pour séduire. Les airs de la basse ont de la classe et des élans. Quant à l'alto, elle s'applique un peu trop dans « Es ist vollbracht », où l'émotion jaillit plutôt de la viole de Thomas Fritzsch. Tableau mitigé mais toujours saisissant et cohérent pour ce live de février 2018 à Saint-Thomas, qui referme le chemin de croix sur un choral apaisé - différence majeure avec la vision de 1988. |
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