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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Roger-Claude Travers L'édition Vivaldi de Naïve se heurte à un dilemme : faire coïncider les envies des interprètes pour les pages les mieux écrites, tout en évoluant dans un répertoire que restreignent les nombreux volumes déjà parus. Delphine Galou a quand même déniché quelques raretés. Composées à l'époque des Gloria et de Juditha triumphans, vers 1715, les deux Introductions (RV 638 et 641) à un Miserere jamais retrouvé ont connu dès 1967 une référence : Aafje Heynis, portée par le soutien respectueux d'Ephrikian, exprimait le désarroi de la Mère du Christ, sa souffrance indicible, avec une humilité envoûtante, que personne n'a retrouvée depuis. Ottavio Dantone, compassionnel, console sa tragédienne par un continuo bavard dans le « Ibi spinis confixus » un peu rapide du Non in pratis. Des fioritures diluent le propos du Pro me caput, presque anodin.
La
fortune du Filiae maestae Jerusalem suit des chemins différents. Que
choisir ? Le tendre Lesne, Scholl désincarné ou Jaroussky esthétique-ment
superbe, mais dénué de toute transcendance ? Delphine Galou conduit de l'autel à
la scène. De l'émotion certes, mais peu d'humilité. Réécoutez Heynis ! Après Carmignola avec les Sonatori, comment aborder le RV 582 a due cori ? L'élégance extrême du Grave, dépouillé, sans esbroufe et surtout l'archet gracieux, précis et aérien du Trévisan sont à l'opposé du tempérament de Tampieri, d'une agilité plus musclée et flattée par des agréments alambiqués. L'habillage ornemental et narcissique dudit Grave déçoit - également la cadence décousue et la spatialisation insuffisante des choeurs. Étape inégale d'une odyssée essentielle. |
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