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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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Glossa
GCD924006




 

Code-barres / Barcode : 8424562240063

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Luc Macia

Le disque n'a guère été généreux avec un compositeur pourtant prolifique, célèbre en son temps et admiré par Bach. Maître de chapelle à la cour de Saxe-Gotha pendant trente ans, Stölzel présente aux fidèles un millier de cantates et, comme il se doit, des Passions. Sa Brockes-Passion de 1725 est sortie de l'ombre grâce à Ludger Rémy chez CPO (cf. no 450). Nous découvrons cette fois la « Passionoratorio » de 1731, dont il a lui-même écrit le livret sous le titre : Un agneau passe et porte la faute.

C'est l'une de ses oeuvres les plus jouées en son temps, et donc les plus retouchées au fil des reprises. György Vashegyi s'est basé sur l'un des deux manuscrits à nous être parvenus, qui ampute sérieusement la partition originale : un tiers des morceaux y disparaît, dont l'essentiel du rôle de l'Évangéliste. Stölzel a-t-il entériné cette option ?

Ce qui reste est confondant de beauté. Il ne s'agit donc pas d'un récit de la Passion à la manière de Bach mais d'une succession de réflexions spirituelles sur la mort du Christ dévolues au ténor (substitut de l'Évangéliste), aux « âmes fidèles », autrement dit les solistes qui commentent poétiquement les événements, et à l'Église entonnant des chorals. Les récitatifs peuvent être saisissants, leur théâtralité compense l'absence de dialogues et de turbae. Malgré un format concis (2'30'en moyenne), les arias sont inventives et splendides, d'une grande diversité de climats bien qu'elles se déploient le plus souvent sous une lumière sereine. Les ritournelles très raffinées des cordes

ajoutent beaucoup de lyrisme au poème, également embelli par les hautbois, les flûtes à bec et un cor, qui enrubanne un air de basse. La soprano (no 13) ébauche un lamento sur les paroles « Berger qui meurt d'amour », écho tendre au sacrifice du Christ. Quelques chromatismes viennent ombrer ici ou là d'autres arias, mais le chant pastoral des hautbois, les formules enjouées des cordes, des italianismes d'opéra donnent à cette oeuvre un cachet léger, presque détaché du tragique de la Passion.

Vashegyi dirige avec une fluidité bienvenue et une attention parfaite aux détails cette musique ciselée que sert merveilleusement son Orfeo Orchestra toujours aussi brillant. Le Purcell Choir s'applique à donner des couleurs variées à la succession de chorals. Nous ne sommes pas pressés de retrouver dans une Passion de Bach les quatre chanteurs ici promus solistes - corrects au mieux, parfois pénibles malgré une écriture vocale flatteuse. L'émotion passe pourtant, la découverte est passionnante.


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