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Analyste:
Jean-Luc Macia
Le
disque n'a guère été généreux avec un compositeur pourtant prolifique, célèbre
en son temps et admiré par Bach. Maître de chapelle à la cour de Saxe-Gotha
pendant trente ans, Stölzel présente aux fidèles un millier de cantates et,
comme il se doit, des Passions. Sa Brockes-Passion de 1725 est sortie de
l'ombre grâce à Ludger Rémy chez CPO (cf. no 450). Nous découvrons cette fois la
« Passionoratorio » de 1731, dont il a lui-même écrit le livret sous le
titre : Un agneau passe et porte la faute.
C'est l'une de ses oeuvres les plus jouées en son temps, et donc les
plus retouchées au fil des reprises. György Vashegyi s'est basé sur l'un des
deux manuscrits à nous être parvenus, qui ampute sérieusement la partition
originale : un tiers des morceaux y disparaît, dont l'essentiel du rôle de
l'Évangéliste. Stölzel a-t-il entériné cette option ?
Ce qui reste est confondant de beauté. Il ne s'agit donc pas d'un
récit de la Passion à la manière de Bach mais d'une succession de réflexions
spirituelles sur la mort du Christ dévolues au ténor (substitut de
l'Évangéliste), aux « âmes fidèles », autrement dit les solistes qui commentent
poétiquement les événements, et à l'Église entonnant des chorals. Les récitatifs
peuvent être saisissants, leur théâtralité compense l'absence de dialogues et de
turbae. Malgré un format concis (2'30'en moyenne), les arias sont
inventives et splendides, d'une grande diversité de climats bien qu'elles se
déploient le plus souvent sous une lumière sereine. Les ritournelles très
raffinées des cordes
ajoutent beaucoup de lyrisme au poème, également embelli par les hautbois, les
flûtes à bec et un cor, qui enrubanne un air de basse. La soprano (no 13)
ébauche un lamento sur les paroles « Berger qui meurt d'amour », écho
tendre au sacrifice du Christ. Quelques chromatismes viennent ombrer ici ou là
d'autres arias, mais le chant pastoral des hautbois, les formules enjouées des
cordes, des italianismes d'opéra donnent à cette oeuvre un cachet léger, presque
détaché du tragique de la Passion.
Vashegyi dirige avec une fluidité bienvenue et une attention parfaite
aux détails cette musique ciselée que sert merveilleusement son Orfeo Orchestra
toujours aussi brillant. Le Purcell Choir s'applique à donner des couleurs
variées à la succession de chorals. Nous ne sommes pas pressés de retrouver dans
une Passion de Bach les quatre chanteurs ici promus solistes - corrects au
mieux, parfois pénibles malgré une écriture vocale flatteuse. L'émotion passe
pourtant, la découverte est passionnante.
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