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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Si Scarlatti père, champion de la cantate romaine au temps de Corelli, en a composé près de huit cents, seul un dixième introduit des instruments concertants. Les quatre retenues par Josetxu Obregon invitent des flûtes à bec pour colorer les tableaux pastoraux de la mythique Arcadie ; bergers et nymphes se déchirent en d'incessantes querelles amoureuses, tandis que résonnent autour d'eux les échos sylvestres et volatils des flûtes. Ces œuvres de convention alternent rigoureusement récitatifs secs et arias da capo, et sont très souvent précédées d'une introduction instrumentale. Emplies de figures rhétoriques éloquentes et stéréotypées, elles constituent de plaisantes miniatures, où Scarlatti mêle avec art diverses manières et procédés d'écriture : contrepoint parfois archaïsant ( Sinfonia deQuella pace gradita), style galant moderne (conclusion de Tu sei quella), mouvements chorégraphiques (menuets, siciliennes et autres danses alla francese). L'interprétation de La Ritirata se révèle particulièrement raffinée : le contre-ténor Filippo Mineccia donne une rare élégance à l'élégiaque Filen, mio caro. Giuseppina Bridelli, par la profondeur et la générosité de son timbre soyeux, érige le dense E perché non seguite en un poignant monodrame amoureux. La rayonnante Alicia Amo nous guide avec assurance et conviction dans le labyrinthique Quella pace gradita - la cantate la plus impressionnante de l'album, par sa richesse d'écriture et sa diversité d'affects. Révérence aux deux remarquables flûtistes (Tamar Lalo et Michael Form), dont la suavité de timbre, la qualité d'intonation et surtout la finesse d'articulation sont un perpétuel ravissement. Le disque le plus accompli de l'inégale Ritirata |
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