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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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CPO 5552702



Code-barres / Barcode : 761203527021

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Luc Macia
 

Faut-il classer cet enregistrement à Graun ? Le manuscrit conservé par Carl Philipp Emanuel Bach, avec des partitions de son père, reste mystérieux. Résumons : cet oratorio de la Passion a bien été donné à Leipzig, peut-être le vendredi saint 1750, ou plus sûrement quelques années plus tôt. Il est donc à ranger près des Passions de Keiser, Telemann ou autres que Bach dirigeait à Leipzig quand il ne donnait pas les siennes. Et s'inscrit dans la tradition des pastiches. Bach a-t-il choisi lui-même et retouché les morceaux greffés sur une Passion-Oratorio de Graun datant des années 1730, qui constitue les trois-quarts de l'ouvrage ? Un choeur (gentillet) et un choral extraits d'une cantate pour le dimanche des Rameaux de Telemann s'invitent au tout début ; le bachien érudit reconnaîtra par ailleurs, ouvrant la seconde partie, le premier choeur de la Cantate BWV 127.

La longue succession de choeurs plutôt brefs de Graun et de ses arias, du plus pur style galant, contraste étonnamment avec le rythme dramatique et la densité d'écriture qui continuent de fasciner dans les deux grandes Passions de Bach - la Saint Matthieu précédait de trois ans la partition. Et nous sommes loin de la qualité du Der Tod Jesu que Graun épurait en 1755. Le meilleur arrive dans certains airs mélodiquement suaves ou raffinés, aux solos instrumentaux bien tournés ; beaucoup sont d'une légèreté qui tranche avec le dramatisme du livret, comme l'air de ténor « Arme Seel » qui traite sur un ton presque guilleret le thème de l'agonie de l'âme et du coeur. On pourrait multiplier les exemples.

À côté des choeurs habiles de Graun, surgit donc celui de la BWV 127 d'une tout autre envergure, qui peint dans un frémissement des flûtes et des hautbois le destin de Jésus mourant pour nous sauver. Le passage du fa majeur au mi bémol majeur et la disparition de la trompette qui doublait le cantus firmus des sopranos n'ont aucune incidence sur la force de ce mouvement devenant le point fort de l'oratorio.

La direction de Gotthold Schwarz manque un peu de tension et de nerf, mais dessine avec volupté les accompagnements des airs. Le quatuor vocal est correct, avec surtout un excellent alto aux vocalises admirablement galbées et qui élève vers des sommets expressifs un duo avec la soprano (plages 5 et 4 du second CD). Bonne tenue des choeurs et de l'orchestre. Une curiosité.


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