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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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Coviello
COV91904



Code-barres / Barcode : 4039956919049

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Analyste: Sophie Roughol

On n'est jamais si bien abandonné que par les siens ! Autrefois adulé, le vieux Heinrich Schütz tente de restaurer la grandeur de la chapelle de Dresde après les désastres de la guerre de Trente Ans. Las ! Le nouveau prince électeur Johann Georg II construit la sienne sur d'autres ambitions : il veut du neuf, du vif, de l'éclat, du moderne… du romain en somme. Schütz a la bonne grâce de quitter ce monde, les chapelles allemande et italienne fusionnent. Recruté dans les années 1650 comme chanteur alto, le jeune Giuseppe Peranda met en oeuvre l'esthétique nouvelle, en droite ligne de Rome et de ses modèles Carissimi et Viadana : un style d'église plus mélodique et virtuose, une « extravagance rythmique » plus chorégraphique. Les disciples de Schütz s'étranglent de dédain tandis que Peranda gravit l'échelle des honneurs : vice - kapellmeister en 1661, kapellmeister en 1663, hofkapellmeister en 1672.

Continuiste exceptionnel, claveciniste de premier ordre aussi, Jörg-Andreas Böttinger anime cette fois son propre ensemble, pour lequel il a déniché deux inédits intéressants. Le motet Repleti sunt omnes convoque un double choeur original : chanteur alto, deux violons et clavecin d'un côté, ténor, cornets et basson de l'autre. Factum est proelium, magnifique concerto vocal à 6, peint la lutte de saint Michel contre Lucifer, à l'aide de figures instrumentales « concitato » héritées de Monteverdi et de récits vigoureux. C'est la pièce maîtresse d'un enregistrement malheureusement entaché par une prise de son confuse, déportée vers les aigus, avec des cornets envahissants.  

De quoi gâcher la découverte d'une Messe en la jouant sur les contrastes de textures, du trio Accurite gentes sur rythme de courante, ou encore du beau Fasciculus myrrhae strophique avec ritournelles. Les deux sopranos, Maria Cristina Kiehr et Miriam Feuersinger, illuminent le plateau vocal. 

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