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Diapason # 681 (07- 08 /2019)
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Christophorus
CHR77435




Code-barres / Barcode : 4010072774354

Appréciation d'ensemble: 

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Analyste: Jean-Luc Macia

Des quatre Évangélistes, Marc fut le moins sollicité à la grande époque des Passions baroques. La Markus Passion de Künstel, datant probable-ment des années 1680, n'a plus rien à voir avec l'eau-forte ciselée par Schütz douze ans plus tôt, sans instruments. Très actif à Ansbach puis surtout à Cobourg, Künstel annonce celles du siècle suivant : de multiples arias pour solistes viennent s'insérer dans le récit de l'Évangéliste, avec les cordes soit en accompagnement soit en ritournelle. Le traitement polyphonique des différents personnages (Jésus, Pierre, Pilate, le Grand Prêtre, Marie-Madeleine, Judas et son baiser théâtralement évoqué), employé par Schütz, n'est plus de rigueur. Si les chorals viennent mettre en perspective le récit évangélique, comme le fera Bach, Künstel les réserve aux solistes. Des duos très expressifs se distinguent le no 24 pour soprano et basse, aux violons très présents, et le no 62 pour deux ténors, très émouvant. Les tableaux virulents de turbae annoncent Bach, les « Kreuzige hin » (nos 63 à 66) impressionnent. L'ampleur de la partition, plus développée 
que les autres Passions connues d'avant Bach, s'explique par le contexte de sa création : la première partie était jouée le jeudi saint, la seconde le lendemain, en respectant la chronologie de l'Évangile de Marc.

L'interprétation nous permet d'apprécier toute l'importance de cet inédit. Le premier violon de l'Arpa Festante, Christoph Hesse, parvient à faire vivre ce drame avec des moments de tension soutenue, et pas uniquement lors de la mort du Christ. Souvent éclairé par un luth très présent, le continuo tient son rôle de meneur de jeu, et le choeur Polyharmonique, dont sont issus les solistes, d'excellent niveau, défend chaque intervention avec une détermination louable. Hans-Jorg Mämmel n'a jamais eu la voix la plus séduisante qui soit, mais il fait passer émotions et éclats dans son récit toujours tendu. Le Jésus de Felix Rumpf est plus en retrait.

Deux regrets : si la notice est en allemand et anglais, le livret n'est pas traduit et seuls les germanophones pourront suivre l'action. D'autre part, la Passion est séquencée sur les CD en quatre longues plages par disque ce qui empêche d'aller directement à telle aria ou tel choeur. Il faut admirer, enfin, le dernier grand choeur, d'abord en imitations homophoniques suivies par un Amen fugué de haute volée. Un long choral ( « O Traurigkeit, O Herzeleid ») conclut l'oeuvre en alternant des versets réservés aux solistes et d'autres au choeur, avec un effet bouleversant.


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