Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Quoique né et formé à Ferrare, Grandi obtient le poste de vice-maître de la cappella di San Marco de Venise en 1620. Il devient alors, avec Cavalli, le plus éminent disciple de Monteverdi. Sept ans plus tard, il quitte la Sérénissime pour Bergame et sa cathédrale, dont il ne dirige la cappella que trois années avant de succomber, avec toute sa famille, à l'épidémie de peste. Compositeur de musique sacrée particulièrement apprécié en son temps, ses motets ont souvent retenu l'attention des interprètes modernes : à l'aube des années 1970, Denis Arnold lui consacrait un premier disque visionnaire (Nonesuch). En 1993, René Jacobs et son Concerto Vocale (avec les inoubliables Andreas Scholl et Maria Cristina Kiehr) ont érigé à sa gloire un admirable monument (DHM), avec lequel ne sauraient rivaliser la trop inégale anthologie de Pavel Klikar (Supraphon, 1994), ni les vêpres dirigées par Matthew Halls (Carus, 2010). Dans un tel paysage, toute production nouvelle mériterait d'être distinguée. Celle-ci, réunissant des motets d'effectifs et de genres divers, extraits de huit différents recueils parus entre 1610 et 1630, ne comble pas toutes nos espérances. Certes, la direction d'Alessandra Rossi Lürig est particulièrement analytique, cherchant à souligner les incessants contrastes d'écriture, de couleurs et d'affects qui émaillent ces pages aussi savantes qu'éloquentes. Mais il manque à son ensemble homogène, la projection et l'ampleur. Les voix, modestes, relèvent plutôt d'une esthétique de chambre que de chapelle. Si les effets madrigalesques sont parfaitement sensibles, notamment dès lors que les voix ne sont soutenues que par un luth délicat, les épisodes polyphoniques paraissent trop étriqués, faute d'étoffe et du soutien d'un orgue. Dès lors, la théâtralité du style ecclésiastique se dissipe dans une atmosphère précieuse et raffinée, qui évoque plutôt la spiritualité « réservée » des oratoires privés que les liturgies somptueuses de San Marco et des cathédrales italiennes. Le propos n'en demeure pas moins séduisant et, jusque dans sa modestie, convaincant. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews