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Diapason # 680 (06 /2019)
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SDG731



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Analyste: Gaëtan Naulleau

Il y a vingt ans, John Eliot Gardiner rendait hommage à sa mère Marabel dans un album évoquant le « Springhead Christmas Play » qu'elle avait conçu et organisait chaque année dans la maison familiale (« Once I remember », Philips). « Love is come again » suit la même méthode, soit un programme essentiellement a cappella, passant d'un siècle et d'un pays à l'autre en souvenir du « Easter Play » qui se tenait également à Springhead, de 1963 à 1984. Le lundi de Pâques, les paroissiens de Fontmell Magna et la famille s'unissaient dans un spectacle en costumes, essentiellement fait de mimes, d'une « pureté pleine de dignité, tel un rituel » (JE Gardiner), avant un banquet et des danses traditionnelles.

Les ponctuations musicales étaient confiées au chef en herbe, qui prêtait aussi sa voix à l'Evangéliste - sur des extraits de Schütz arrangés en anglais qui reviennent aujourd'hui au juvénile et frémissant Hugo Hymas. La deuxième édition de l'Easter Play , en 1964, précédait de quelques jours le fameux concert à Cambridge qui fut l'acte de naissance du Monteverdi Choir. Les choristes allaient devenir des habitués de Springhead.

Les six étapes de cette tradition familiale (Crucifixion, Matin de Pâques, Marie Madeleine au tombeau, Route d'Emmaüs, Près du lac, Épilogue) organisent un album où l'effarement du croyant devant la Croix résonne aussi brillamment que la délivrance de la Résurrection. Déployé en cinémascope, avec des piano subito et une extension de la palette dynamique dignes du Requiem de Verdi, le O vos omnes de Gesualdo n'est peut-être pas le meilleur écho à la « pureté pleine de dignité » de la démarche initiale. Le Woefully array'd de William Cornysh (1465-1523) perd sa majesté sous un dolorisme démonstratif - il est assez naïf de «rhétoriser» de la sorte un répertoire aussi ancien et monumental par nature. A l'autre extrémité du parcours, le Surrexit pastor bonus de Giovanni Gabrieli jubile fortissimo sur une découpe rythmique bien raide puis des Alleluia picorés, très Sixties.

Les moments les plus sentis, quand Gardiner tombe l'armure et laisse se déployer un bref motet de Tallis confié à quelques voix d'hommes, ou la grande arche polyphonique empruntée à Jean l'Héritier (1480-1552), sauvent un album nettement moins poétique que le merveilleux « Once I remember » de 1998.


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