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Diapason # 680 (06 /2019)
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Analyste: Vincent Genvrin

Weckmann est au fond un Bach qui a réussi : Thuringien comme lui, il a su s'imposer dans le monde prestigieux mais très fermé de l'orgue nordique, ce à quoi Bach dut renoncer après plusieurs tentatives. Ses compositions reflètent une grande sûreté de plume acquise auprès de Schütz, comme la curiosité qui l'attire irrésistiblement vers la musique italienne.

L'orgue dont Hilger Kespohl est titulaire compte parmi les réalisations les plus personnelles et soignées d'Arp Schnitger. Le facteur entretenait en effet des liens étroits avec la bourgade de Neuenfeld, non loin de Hambourg, où la famille de son épouse possédait une ferme. C'est dans l'église même, près de son orgue, qu'il choisit de se faire enterrer. La restauration à l'identique de 2015 ne manifeste pas hélas les mêmes qualités que celles, exemplaires, de Jürgen Ahrend. Dans une acoustique très sèche et analytique, les timbres sonnent avec une dureté que la prise de son n'atténue pas.

Quant à l'interprétation, appliquée jusqu'à la pesanteur, elle ne rend pas justice à une musique qui se distingue par son inventivité, son énergie et son expressivité. On se reportera avec profit à l'intégrale de Bernard Foccroulle (Ricercar) et aux nombreuses anthologies qui font place au compositeur. 

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