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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Paul de Louit Rendant compte du premier volume de cette intégrale sans exemple ( cf. no 668 ), Philippe Ramin félicitait Benjamin Alard pour la richesse de sa démarche, laquelle non seulement met en parallèle l'œuvre pour clavecin avec celui pour orgue, mais les place tous deux en regard des compositeurs qui les ont irrigués. Ce Volume II évoque la découverte du stilus fantasticus des organistes d'Allemagne du Nord par un Bach de vingt ans. Benjamin Alard touche juste en l'ouvrant sur Buxtehude et en y rendant hommage à Reincken. La référence plus méridionale à Pachelbel, quant à elle, rééquilibre ce chemin « vers le nord » : ce qui justifie la présence, à côté des trois Toccatas BWV 912 à 914, de pièces aussi italiennes que la Canzona BWV 588 ou les fugues d'après Corelli et Legrenzi. Les deux premiers CD sont entièrement à l'orgue, où Alard invite exception-nellement les BWV 912a et BWV 913 a. Il y fait briller, comme dans tout le coffret, une autorité remarquable ; mais toutes les couleurs qu'il s'efforce de tirer du Freytag de Béthune ne nous empêcheront pas de regretter qu'il n'ait pas enregistré soit sur un instrument historique de Schnitger, soit sur celui du musée des Augustins à Toulouse, où le facteur chéri de Buxtehude a inspiré à Jürgen Ahrend un chef-d'œuvre contemporain. Les fugues et chorals du deuxième CD se seraient aisément arrangés de la poésie de ces instruments et de l'incomparable distinction de leur plenum.
L'orgue a encore la
part belle quand le clavecin s'en mêle, puisque Benjamin Alard fait le choix
original d'un claviorganum. Les troisième et quatrième CD reviennent à cet
hybride, qui joint un clavecin italien d'après Grimaldi à trois jeux d'orgue (Blu-menroeder).
Sur cet instrument, et leur mélodie confiée à la soprano Gerlinde Sämann, les
chorals du troisième CD ne sont plus des « préludes » d'église au chant des
fidèles, mais des cantiques spirituels à chanter en famille, zu Hause , la
respiration des phrases vocales conditionnant dès lors le naturel du tempo. Le
résultat est non seulement séduisant mais extrêmement convaincant. Peut-être un
peu moins conquis, en dépit d'une magnifique fugue, par la monotonie radicale du
tactus dans la Toccata BWV 914 en mi mineur, nous le sommes entièrement par la
Sonate BWV 965 d'après Reincken : l'exquise harmonisation de Quentin
Blumenroeder en fait une véritable Sonata da camera , où les cordes pincées
mêleraient leurs accents à quelque consort de flûtes… Vivement le Volume III ! |
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