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Analyste:
Denis Morrier
Tous les grands violistes se sont un jour confrontés à la viola bastarda
. Deux récitals éblouissants ont balisé la discographie : celui gravé en 1994
par une jeune virtuose belge, hélas trop tôt disparue, Sophie Watillon (Ligia)
et le copieux double album de Roberto Gini en 2005 (Olive Music).
La nouvelle proposition s'en distingue par le travail organologique
qui la fonde. Jusqu'alors, il était généralement admis que ce nom de viola
bastarda ne désignait pas un instrument spécifique, mais plutôt un emploi de
la viole, consistant à emprunter alternativement les diverses parties d'une
polyphonie préexistante pour les orner de diminutions. Pourtant, Francesco
Rognoni la désignait en 1620 comme « la Reine de tous les instruments ». Paolo
Pandolfo en déduit qu'il faut distinguer l'instrument, qui existait
effectivement, de la mention « alla bastarda », qualifiant un style
particulier d'écriture, voire d'improvisation.
Il a donc fait reconstituer, avec le concours d'une éminente
organologue bâloise (Kathrin Menzel) et d'un facteur de talent (Pierre Bohr),
deux instruments pouvant incarner cette viole souveraine. On découvre dans les
variations sur Doulce Mémoire et Jouissance vous donneray de
Bonizzi, mais aussi dans la moins courue Toccata de Bassani, une grande
viola bastarda , élaborée à partir de divers modèles italiens. Elle
présente un accordage original, en quartes et en quintes, avec des cordes
excédant de 9 cm la longueur usuelle : deux particularités qui lui permettent de
couvrir la tessiture phénoménale (plus de quatre octaves) exigée par ces
oeuvres.
Les autres compositions reviennent à une viole aux cordes plus courtes
de 4 cm, accordée à l'ordinaire (en quartes avec une tierce au milieu), offrant
une plus grande aisance pour les passaggi . Dotés, en dépit de leurs
longueurs inhabituelles, de cordes en boyau nu (et non filetées de métal), les
deux instruments possèdent une sonorité riche et soyeuse, homogène de l'extrême
grave au suraigu.
Avec le soutien coloré de trois partenaires attentifs et inspirés,
Paolo Pandolfo se joue avec brio des effroyables difficultés techniques de ces
répertoires, souvent qualifiés « d'athlétiques ». Mais l'exploit s'oublie sous
la délicatesse et la subtilité d'articulation que son archet cultive dans les
diminutions suaves de Rognoni sur Vestiva i colli
.
Les chansons
et madrigaux, avant leur traitement ornemental, sont entonnés a cappella par La
Pedrina. Ancor che col partire de Rore, où le soliste déploie par-dessus
la polyphonie vocale les diminutions aériennes de Dalla Casa, est un sommet
d'intensité
expressive et poétique.
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