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Diapason # 680 (06 /2019)
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Linn
CKD532




Code-barres / Barcode : 691062053228

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine

Le musicographe Charles Burney rapporte que le violon soliste s'étant livré à une longue cadence dans une aria de Handel, le compositeur salua le retour à la tonalité principale d'un « Bienvenue à la maison, M. Dubourg ». C'est du violoniste de cette anecdote, que ce disque dresse le portrait.Elève de Geminiani, Matthew Dubourg (1703-1767) s'illustra particulièrement en Irlande, aussi bien par ses talents d'interprète virtuose au jeu « très audacieux et vif », que par ses propres oeuvres. Peter Whelan met en regard les deux facettes, rigoureusement documentées, dans un programme habile. Ainsi la Sonate op. 5 no 9 de Corelli est-elle jouée avec les ornements de Dubourg, conservés dans un manuscrit dont seul subsiste aujourd'hui le microfilm. Et, lié à l'Irlandais par son avatar dans un roman de Francis Fleming (1771), le Concerto RV 519 de Vivaldi (ici paré de belles nuances) entre en correspondance directe avec le seul concerto de Dubourg à nous être parvenu.

Ce dernier fournit au château de Dublin un bon nombre d'odes, dont il ne reste souvent que des fragments. La plus longue (1739) fait écho à celle composée la même année par Handel, tandis que Hibernia’s sons, your voices raise , qui ouvre le disque, rappelle furieusement le Rule Britania de Arne.

Endossant l’habit de Dubourg, Sophie Gent déploie des merveilles de finesse. Écoutez comme Ciste no stor est finement ciselé, comme il se développe, comme il évite tout écueil ! L’autorité naturelle de la violoniste l’émancipe de toute nécessité de se mettre en avant dans le concerto. L’Irish Baroque Orchestra affiche un certain sérieux, et l’énergie de la basse accentue le charme de Dubourg's Maggot ; mis à l'honneur dans « Now the mingling hosts engage » , le violoncelle et le basson trouvent un écho dans la dynamique profonde des cordes, où s'invite la basse sonore d'Edward Grint. En revanche, le choeur, très restreint, manque de l'opulence qui donnerait l'éclat attendu à l'ode Crowned with a more illustrious light - c'est d'autant plus regrettable que les parties chorales de cette partition secondaire semblent les plus intéressantes - même si le soprano rond d'Anna Devin intéresse l'auditeur dans l'air «Born to glory ».


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