Texte paru dans: / Appeared in:
|
|||||||||
Outil de traduction (Très approximatif) |
|||||||||
Analyste:
Philippe Venturini Depuis l'enregistrement pionnier de Wolfgang Gônnenwein (Erato, 1965), la discographie compte une petite trentaine de propositions, parfois fort différentes, Ton Koopman (Erato, 1999) n'ayant pas hésité à prendre la plume de Bach. Les différences les plus spectaculaires se perçoivent, bien sûr, dans le choix des airs. Si Jordi Savall et Andreas Fischer partent de la même base, constituée des choeurs d'ouverture et de fin ainsi que de trois airs de l'Ode funèbre BWV198, auxquels s'ajoute l'air initial de la Cantate BWV54, ils suivent des voies distinctes. Le premier choisit l'édition d'Alexander Grychtolik (Peters) tandis que le second a établi sa propre partition (Ortus Musikverlag). Pour les quatre airs restants, il y a d'un côté des emprunts à la Passion selon saint Jean et aux Cantates BWV 2,171 et 173, de l'autre, des options ... que le chef et l'éditeur ne précisent pas. Enregistrée en concert, la version de Jordi Savall profite d'une ampleur sonore, d'une solide assise dans le grave et d'une ferveur auxquelles ses musiciens nous ont habitués. Sans jamais forcer le trait, le récit de la Passion suit son cours inflexible, ponctué de chorals plus portés par le souffle que modelés par la carrure. Les interventions chorales, celles qui accompagnent l'arrestation du Christ ou les cris haineux de la foule, font par ailleurs montre d'intensité, magnifiées par la maîtrise Veus‑Cor infantil Amics de la Unió. Il faut malheureusement se satisfaire d'un Évangéliste sans charisme, d'un contre‑ténor bien fade et de violons parfois en difficulté. Les trois airs de Reinoud Van Mechelen contrastent par leur plénitude, leur assurance et leur justesse. Andreas Fischer semble plus volontaire que Jordi Savall, le geste souvent impérieux, le tempo décidé (l'air de BWV54), excepté dans le choeur introductif où les rythmes pointés s'engluent (prise de son?). Mais son Évangéliste, qui assure également les airs de ténor, se bat avec sa partition, ses solistes n'ont rien de remarquable et les chorals restent un peu mécaniques. Mais, surtout, le sens de la narration et la dimension spirituelle font définitivement défaut. Malgré des réserves, c'est donc Jordi Savall qu'il faudra suivre pour imaginer cette Passion selon saint Marc. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews