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Diapason # 680 (06 /2019)
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Alpha
ALPHA450  



Code-barres / Barcode : 3760014194504

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Analyste: Jacques Meegens
 

« Les sens règnent, et la raison est morte », annonce le livret, citant Pétrarque. Le la est donné : Il Giardino Armonico ne jouera pas une Renaissance des plaisirs intellectuels, de l'harmonie des sphères et de la sage admiration de la science contrapuntique. Dans le murmure d'une vièle comme dans les tutti de cornets et sacqueboutes les plus tonitruants, les quatorze instrumentistes racontent une musique épicurienne, bientôt baroque, portée par l'élan des passions de l'âme. L'expressivité s'y nourrit partout de virtuosité. 

Cristallisé autour des flûtes de Giovanni Antonini, ce bouquet d'oeuvres éparses (sacrées et profanes) trouve dans son thème une unité solide. Une surprise que d'applaudir dans ces répertoires le vénérable ensemble italien, maître de Vivaldi, et qui semblait glisser vers les compositeurs classiques plutôt que de remonter ainsi le temps. Les raretés comme les incontournables du XVIe siècle s'écoutent avec la même fascination : la créativité des instrumentations et des improvisations déborde. Des « modulations » extravagantes et vaporeuses d'un Ave maris stella de Giovan Pietro Del Buono aux acrobaties ornementales du cornet dans La Rose de Nicolas Gombert ou de la flûte dans la pavane anonyme La morte della Ragione , des mélodies énigmatiques du ground Upon la mi re de Thomas Preston à la puissance majestueuse des doubles choeurs de l'école vénitienne, le collectif italien fait briller de mille feux cette Renaissance réinventée.

La modernité pleinement assumée de l'approche, loin de lisser les oeuvres, leur insuffle un relief captivant. Les six versions de De tous bien plaine prennent des allures de grand « thème et variations ». Les chromatismes improbables et le dialogue enflammé de la harpe avec le clavecin dans la Canzon francese del Principe de Gesualdo offrent un spectacle quasi contemporain.
 
Une Renaissance en apparence si lointaine, et pourtant si proche : le symbolisme surréaliste de Bosch, le cubisme de l'esquisse de Cambiaso ou les nombreux écrits historiques qui illustrent le remarquable livret du disque, ancrent cet avant-gardisme dans son époque et dans la nôtre tout autant.

 


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