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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jacques Meegens « Les sens règnent, et la raison est morte », annonce le livret, citant Pétrarque. Le la est donné : Il Giardino Armonico ne jouera pas une Renaissance des plaisirs intellectuels, de l'harmonie des sphères et de la sage admiration de la science contrapuntique. Dans le murmure d'une vièle comme dans les tutti de cornets et sacqueboutes les plus tonitruants, les quatorze instrumentistes racontent une musique épicurienne, bientôt baroque, portée par l'élan des passions de l'âme. L'expressivité s'y nourrit partout de virtuosité.
Cristallisé autour des flûtes de Giovanni Antonini, ce bouquet d'oeuvres éparses
(sacrées et profanes) trouve dans son thème une unité solide. Une surprise que
d'applaudir dans ces répertoires le vénérable ensemble italien, maître de
Vivaldi, et qui semblait glisser vers les compositeurs classiques plutôt que de
remonter ainsi le temps. Les raretés comme les incontournables du XVIe siècle
s'écoutent avec la même fascination : la créativité des instrumentations et des
improvisations déborde. Des « modulations » extravagantes et vaporeuses d'un
Ave maris stella de Giovan Pietro Del Buono aux acrobaties ornementales du
cornet dans La Rose de Nicolas Gombert ou de la flûte dans la pavane
anonyme La morte della Ragione , des mélodies énigmatiques du ground
Upon la mi re de Thomas Preston à la puissance majestueuse des doubles
choeurs de l'école vénitienne, le collectif italien fait briller de mille feux
cette Renaissance réinventée. |
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