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Analyste:
Jérémie Bigorie Le « théâtre spirituel » est celui qui eut cours durant la Semaine sainte, selon les préceptes en vigueur à l'Oratoire Saint Philippe Néri de Rome. En puisant dans la bibliothèque de la Chiesa Nuova, les interprètes ont mis la main sur des manuscrits du tout début du XVIIe siècle où figure un cycle complet des Psaumes de la pénitence dans des arrangements anonymes pour voix solo. Le format, comme l'intensité rhétorique (ariosos, madrigalismes, grands intervalles, ruptures harmoniques), ne le cède en rien à la cantate de chambre. Du reste, la cloison qui sépare le profane du sacré est ténue: de même que les Vierges des peintres ressemblent à des Vénus, la mort « crudele » de Laure déplorée par Pétrarque pourrait facilement s'interpréter comme celle du Sauveur sur la Croix. D'où le recourt à tel madrigal instrumental de Marenzio, mais aussi à des mises en musique de textes oratoriens et des pages pour orgue seul de Frescobaldi, pour offrir un contrepoint cohérent à ce répertoire. Le timbre lumineux et l'éloquence Grand Siècle de Reinoud Van Mechelen conjure toute complaisance mortifère dans le piétiste Domine ne in furore tuo. La synthèse typiquement romaine entre la verve de la canzonetta et la solennité du madrigal spirituel est très bien captée par le soprano ductile d'Alice Foccroulle, tandis que les plages instrumentales bénéficient du savoir faire de l'ensemble In Alto, conduit du cornet par Lambert Colson. |
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