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Analyste:
Denis Morrier
La
Guilde des Mercenaires réunit quelques-uns des plus brillants instrumentistes
français spécialisés dans les vents anciens. Leur premier album s'intéressait à
Bassano, le célèbre compositeur et théoricien vénitien de l'art de la diminution
(cf. no 652). Le nouveau, moins original, est une anthologie de pages
vénitiennes à l'aube du baroque. Choisies pour leur virtuosité, elles ont quasi
toutes (Cima, Castello, Fontana ou Marini) été plusieurs fois enregistrées.
La proposition se distingue par le recours à un bel orgue de tribune
d'esthétique Renaissance, aux riches sonorités, construit en 2012 par Quentin
Blumenroeder à Saint-Amant de Boixe. Jean-Luc Ho y compose des accompagnements
aux colorations variées et nuancées, idéalement associées aux différentes
instrumentations. De savoureux bassons (ténor et basse) et une bombardine,
supérieurement tenus par Elsa Franck et Jérémie Papasergio (éblouissant dans la
Sonata prima de Bertoli), rivalisent en volubilité avec le cornet
d'Adrien Mabire.
L'interprétation, hélas, s'avère trop démonstrative, à l'instar d'une
prise de son souvent saturée, voire agressive : une virtuosité plus en force
qu'en délicatesse, comme en témoignent la Sonata 2a de Castello, avec sa
conclusion plus forcée qu'impressionnante, ou encore les crescendos sur les
notes finales (Sonata 16a de Fontana), d'un goût discutable.
L'équipe fait appel à une chanteuse pour souligner « le lien entre la
vocalité et le geste instrumental ». Mais ce contexte sonore volumineux ne
flatte pas la soprano : son timbre translucide se fait claironnant, la tenue de
souffle confine à la raideur, l'aigu se crispe. Dans le Pulchra es amica mea
de Palestrina, la sonorité d'ensemble est si tendue (entre le diapason, la
registration de l'orgue, les flûtes à bec et la soprano) que l'audition devient
éprouvante.