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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Philippe Venturini Enregistrer ces concertos de Bach au piano relève de la mise en abyme. Adaptés pour l'essentiel de compositions pour instrument mélodique, violon ou hautbois, ils subissent une seconde transformation sous les touches du clavier moderne. Autant le clavecin se glisse naturellement entre les cordes, autant le piano doit sans cesse éviter de couvrir ses partenaires. Pareille prévenance ne semble pas avoir équitablement guidé les interprètes et l'ingénieur du son réunis dans la célèbre Jesus‑Christus‑Kirche de Berlin. La technique relègue en effet l'Académie de chambre de Potsdam dans un second plan, dans un simple rôle d'accompagnateur et non de partenaire: on s'en accommode aisément dans le Concerto BWV1061 où les deux claviers investissent tout l'espace mais on le regrette dans le Concerto BWV1052 où le soliste et l'orchestre (vingt archets dans ce disque) se répondent, sans cesse aiguillonnés par la syncope de la première mesure (premier mouvement). Dans l'entretien qui fait office de texte de présentation, Evgueni Koroliov signale les « possibilités de varier les couleurs, les attaques et les nuances » qu'offre le piano moderne. Or, lui, son épouse et son ancienne élève, n'en profitent guère. L’articulation et la dynamique restent en effet dans un tiède entre‑deux qui peut suggérer la rêverie dans les mouvements centraux mais peine à restituer l'énergie rythmique et le souffle généreux de ces concertos.
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