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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Gaëtan Naulleau
Evgeni Koroliov, son ancienne élève Anna Vinnitskaya et épouse Ljupka Hadzi
Georgieva nous livrent un curieux ensemble de dix concertos. Ceux à plusieurs
claviers y figurent tous malgré les difficultés notables qu'ils présentent aux
pianistes - David Fray et ses pairs n'en sortaient pas grandis il y a quelques
mois. Mais seulement quatre concertos à clavier seul. L'absence des
BWV 1054
(transcription du
BWV1042
) et
BWV 1057
(d'après
un
Brandebourgeois
) peut se
comprendre, pas celle du génial
BWV 1053. La prise de son est un gros problème. En éloignant un peu le(s) piano(s), en quête de rondeur, elle s'oblige à éloigner beaucoup la pauvre Kammerakademie de Potsdam. Hier admirable auprès de Pahud dans les concertos de Philipp Emanuel Bach (Warner), elle n'est plus qu'une ombre chétive. On devine à chaque instant l'attention des violons à ne pas empiéter sur la réserve formaliste du soliste. Qui devinerait, sans voir la photographie du livret, que deux contrebasses et trois violoncelles sont à l'oeuvre, à quelques mètres des pianos ? Le déséquilibre est grotesque dans le finale du Ré mineur. Le problème se reconduit dans tous les tutti ombrageux du BWV 1060 et du BWV 1062, dominés par un piano prudent, à peine auréolé par un groupe de cordes dont l'oreille cherche les basses. Comment a-t-on pu en arriver là ? La réverbération de la Jesus Christus Kirche berlinoise posait-elle un problème insoluble pour un tel effectif ? Les textures des allegros en pâtissent moins dans le BWV 1055 : le jeu égal et svelte de Vinnitskaya flatte l'oreille (mais a-t-elle bien lu ma non tanto en tête du finale ?). Entre les deux, l'orchestre impuissant, prisonnier du mixage, ne peut pas ouvrir le Larghetto central en fa dièse mineur avec le grand pathétique attendu. Une lumière réjouissante perce enfin quand débute le BWV 1061 en do majeur. Sans surprise, car l'orchestre n'a aucun rôle structurant dans cette partition, sans doute étoffée par Bach à partir d'une version pour deux claviers seuls. Le volet central, difficile à tenir sur la longueur, est aussi le mouvement où l'épure anti-rhétorique de Koroliov, en symbiose avec Vinnitskaya, trouve sa meilleure expression. Phrases magnétisées par la ligne d'horizon, à peine ponctuées par les respirations - échos de L'Art de la fugue. |
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