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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Deux publications (Hymnes de l'église en 1623, Magnificat, ou cantique de la Vierge en 1626) ont valu au Rouennais Titelouze, chanoine de la cathédrale Notre-Dame, d'être statufié en « fondateur de l'école d'orgue française ». La découverte fin novembre 2016 de quatre messes vient d'enrichir significativement son portrait. Laurent Guillo les dénichait à l'Institut catholique de Paris, dans un recueil de vingt-six compositions parues en 1626 chez Ballard, et le collectif de Thomas Van Essen les déchiffrait aussitôt. En voici deux sur les quatre, une dense Missa Cantate à six voix, au contrepoint aussi riche que suave, et une plus austère Missa In ecclesia à quatre voix. On ne pouvait en espérer lecture historiquement mieux informée. Les Meslanges ont sollicité les conseils éclairés d'Olivier Bettens, qui fait autorité en matière de prononciation restituée, et de Jean-Yves Haymoz, expert du contrepoint ancien et de ses modalités d'interprétation. Meslanges ? Car
Thomas Van Essen associe volontiers voix et instruments : chaque chanteur se
voit doublé d'un cornet, d'un trombone ou d'un serpent. Ces voix claires et
vivement projetées animent les polyphonies savantes de Titelouze avec une grande
souplesse dynamique, et modèlent avec relief les parties intermédiaires. Si Van
Essen préfère éviter le recours à l'orgue dans la polyphonie vocale, celui-ci
surgit avec splendeur pour l'hymne Pange lingua (1623) et le
Magnificat secundi toni (1626), donnés en alternatim. François
Ménissier touche avec délicatesse et raffinement les versets impairs, tandis que
les pairs sont clamés en faux-bourdon (d'après les Octo cantica de
Bournonville, 1614). Réjouissance de l'esprit et envoûtement des sens sont ainsi
au rendez-vous. |
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